Le syndicat, qui doit se battre pour l'obtention de son agrément, déterre la hache de guerre pour la satisfaction des revendications socioprofessionnelles du corps enseignant. Contrairement aux assurances données par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, quant à une année scolaire sereine, le Cnapest vient de décider de relancer le mouvement de protestation. Une grève de deux jours sera observée, au niveau de l'enseignement secondaire à l'échelle nationale, les 5 et 6 octobre. C'est le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui l'a annoncé, hier, à l'issue de la réunion de son conseil national, tenue jeudi dernier, en présence de délégués représentant 31 wilayas. “C'est après un débat houleux, qui aura duré jusqu'à une heure tardive dans la soirée, que cette décision a été prise. Les professeurs considèrent qu'outre les 5 000 dinars octroyés sous forme de prime, les autres revendications sont restées au point zéro”, a déclaré Méziane Mériane, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) à Alger. Selon le coordinateur national du Cnapest, toutes les commissions mixte (enseignants-tutelle), qui ont planché sur les dossiers de la réforme du système de retraite et de l'élaboration du statut particulier de l'enseignant, “ont été bloquées et tous les rendez-vous de travail ont été annulés sans explication”. M. Mériane accuse la tutelle d'avoir versé dans la manipulation en associant sa structure juste pour régler les problèmes induits par la grève de l'année passée qui aura duré près de deux mois. Le conférencier a aussi mis l'accent sur le très bas niveau de vie de l'enseignant qui patauge dans d'immenses problèmes sociaux qui l'empêchent de mener à bien sa noble mission. “Il faut savoir que l'enseignant algérien est le moins payé au monde. Il touche l'équivalent du tiers du salaire comparé à un professeur en Tunisie ou au Maroc”, soutient le coordinateur de ce mouvement. Sur un autre volet, le Cnapest a soulevé le problème de certains directeurs d'éducation qui ne se sont pas conformés aux directives de la tutelle. Il est relevé, par exemple, l'interdiction pour les professeurs syndicalistes, dans plusieurs wilayas, de se réunir au sein de l'établissement ou d'afficher des communiqués alors que l'article 4 de la législation du travail permet la tenue d'assemblées générales et de réunions dans les lieux de travail. Pis, relève M. Mériane, “nous avons conclu avec le ministre de l'Education nationale un accord permettant la mise à disposition de notre syndicat, au niveau de toutes les wilayas, de locaux pour les besoins de ses activités syndicales”. Le recours à la grève est la seule alternative qui reste pour mener la lutte face à une tutelle qui ne fait que dans les promesses. C'est du moins ce qui ressort de cette rencontre avec la presse. “Nous avons décidé de rompre tout contact avec le ministère de l'Education. Nous estimons que nos revendications sont bien connues. Nous ne voulons plus de contact pour dire la même chose. Nous exigeons du concret”, soutiennent les conférenciers. À une question d'une confrère quant au déclenchement d'une grève illimité, M. Mériane n'a pas mâché ses mots : “Nous fonctionnons d'une manière démocratique et si le conseil national le décide, nous irons vers une grève illimitée, différente de l'année passée. L'expérience nous a armés.” M. B.