"Il faut sauver les gens, c'est la priorité des priorités", a déclaré Ban Ki-moon devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Il faut croire que la lutte contre les passeurs de migrants en Méditerranée s'annonce des plus ardues comme le montre l'opération des gardes-côtes italiens, qui ont secouru de 2 518 migrants. En effet, ces faits, qui interviennent dans l'attente de l'apport très attendu qu'apporterait la mission navale de l'Union européenne de lutte contre le trafic de migrants en Méditerranée, donne un aperçu sur l'âpreté de l'opération. Réagissant à la création de cette force navale européenne, dont l'action sera limitée dans un premier temps à une surveillance accrue des réseaux de passeurs, le secrétaire général des Nations unies a estimé hier que le sauvetage des migrants en Méditerranée était la "priorité des priorités". "Il faut sauver les gens, c'est la priorité des priorités", a déclaré Ban Ki-moon devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. "Je compte sur l'Europe pour être en pointe en matière de solidarité mondiale" avec les migrants, a-t-il insisté, tout en ajoutant que "l'Europe a besoin de voies plus sûres, régulières et ordonnées pour la migration et la mobilité". Le SG de l'ONU s'est dit "alarmé" par le sort des migrants risquant leur vie pour fuir "des conflits, la persécution, la pauvreté et le manque d'accès à un travail décent". Il a plaidé pour le développement des voies légales de migration, comme le regroupement familial, ou encore les visas de travail et d'études. Cela étant, 15 embarcations surchargées ont appelé au secours dans la journée de lundi, toutes à environ 50 milles des côtes libyennes, selon les gardes-côtes italiens. D'après la presse italienne, un canot pneumatique a essuyé des tirs au moment de son départ, en provenance d'une vedette libyenne. Ses passagers ont ensuite été secourus par un navire de la marine italienne, qui faisait route dans la nuit pour Pozzalo en Sicile avec à son bord 298 migrants. Le migrant blessé par balle, de nationalité gambienne, a été transporté par hélicoptère vers Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes africaines, puis vers un hôpital de Sicile. Le corps du migrant tué n'a, cependant, pas été retrouvé : les autres passagers du canot ont expliqué qu'il était tombé à l'eau. Une enquête pour homicide a été ouverte en Sicile. Toutefois, un responsable des gardes-côtes libyens a démenti à la presse italienne toute implication dans les tirs. À signaler que les migrants secourus devraient arriver dans les prochains jours dans les ports de Sicile et du sud de l'Italie, qui ont vu débarquer dans la journée plus de 1 650 autres migrants secourus les jours précédents. Il n'en demeure pas moins que 914 migrants sont arrivés lundi matin à Tarante, à bord du navire britannique "HMS Bulwark", tandis que le navire allemand "Holstein" a débarqué 522 autres migrants à Salerne, au sud de Naples. Et dans l'après-midi, 222 migrants secourus par un cargo singapourien sont arrivés à Reggio de Calabre.