Ce lobby bénéficie, à en croire le Cnea, de la procédure de gré à gré, alors que l'administration applique la règle du moins-disant pour les nationaux Dans le cadre de réalisation des programmes de logements, les participants à un séminaire, organisé récemment par le Collège national des experts architectes (Cnea), ont dénoncé le recours systématique et abusif aux entreprises étrangères. Ce qui est, du reste, vexant et humiliant pour les professionnels nationaux. "Un puissant lobby étranger est en train de se constituer pour dominer le marché national", déplore le président du Cnea, Abdelhamid Boudaoud. "D'une part, l'administration applique la règle du moins-disant à l'échelle nationale et, d'autre part, elle retient des experts étrangers de gré à gré à des taux d'honoraires dix fois plus élevés, et en devises fortes, pour le Trésor public", relève M. Boudaoud. Pour lui, "il faut bannir le recours systématique à l'offre la moins chère et au clientélisme". Par ailleurs, la problématique du vieux bâti, qui touche l'ensemble du territoire national et dont l'âge remonte dans certains cas à plus d'un siècle, est l'un des soucis majeurs sur lequel se penchent sérieusement ces dernières années des experts- architectes et autres professionnels de l'habitat. Ils recommandent, à ce propos, d'initier des opérations de démolition et reconstruction d'envergure ou de modernisation de quartiers anciens qui menacent ruine en concertation avec les citoyens concernés. Pour cela, ils proposent des solutions intermédiaires de relogement ou d'indemnisation ou d'assistance financière à la location, le temps que durera chaque action de reconstruction avec la promesse notariale de restituer aux intéressés ou propriétaires et commerçants initiaux leurs biens immobiliers décents et au sein de leurs quartiers d'origine. "L'entreprise de réalisation aurait un rôle important à jouer en leur proposant de jouir de quotas conséquents en logements au niveau des immeubles, qu'ils pourront, à leur guise, commercialiser ou louer", suggèrent ces architectes adhérents du Collège national des experts architectes (Cnea). Ces derniers évoquent aussi l'implication nécessaire des banques, invitées à prendre part à ces projets en facilitant le financement sur la base de taux d'intérêts raisonnables et étudiés. Le prix au mètre carré sera, estime le président du Cnea, Abdelhamid Boudaoud, "balisé et les collectivités seront appelées à actualiser les cahiers des charges par rapport à tous ces nouveaux paramètres". Ces activités auront pour résultats la création de postes d'emploi pour tous les tâcherons formés par les centres de formation professionnelle dont le nombre dépasse les 1 200 CFPA. Cette approche de reconstruction de quartier vétuste permettra l'utilisation rationnelle du foncier y existant en y prévoyant des espaces verts et permettra de préserver les terres agricoles car, à l'heure actuelle, on ne fait qu'empiéter sur celles-ci en engendrant un déséquilibre entre la ville et la campagne. Une telle perspective s'inscrit en droite ligne avec la politique de l'aménagement du territoire et de l'équilibre régional. Abordant le volet des constructions inachevées, les "collégiens" conseillent aux APC d'"exiger à l'avenir à tout demandeur d'un permis de construire un portefeuille financier suffisant ou une garantie bancaire pour entamer réellement et achever sa construction dans les délais impartis". En ce qui concerne le logement social, les membres du collège plaident pour l'émergence d'une "nouvelle culture par type de postulants et souhaitent bannir à jamais sa revente". Pour M. Boudaoud, "une célibataire ou un nouveau couple peut se contenter dans un premier temps d'un F2 et prétendre ultérieurement à plus grand". B. K.