La plupart des propriétaires de constructions inachevées ayant 12 ans d'existence, doivent se conformer à la loi parasismique s'ils veulent renouveler leur permis. Près de deux millions de constructions inachevées en Algérie. C'est ce qu'a annoncé hier à Alger, le président du Collège des experts architectes, Abdelhamid Boudaoud, lors d'une conférence de presse sur la loi 08-15 du 20 juillet portant mise en conformité des constructions en vue de leur achèvement. M.Boudaoud a expliqué que les 57 communes de la wilaya d'Alger n'ont pas entamé l'évaluation des bâtisses depuis la promulgation de cette loi. Celle-ci stipule que les maîtres d'ouvrage et simples initiateurs de chantiers de construction disposent seulement de cinq années pour se conformer à la loi. Selon les initiateurs du texte, cette loi vise entre autres, l'instauration de règles allant dans le sens de la préservation du cachet urbain de nos villes qui sont devenues d'éternels chantiers. Pour M.Boudaoud, les responsables du ministère et les collectivités locales continuent à fermer les yeux sur ces bâtisses. Plusieurs habitations ne sont pas conformes aux plans approuvés. Dans ce sens, le président du Collège des experts architectes a appelé les responsables concernés a impliquer les architectes dans le suivi de réalisation des bâtisses. «Il faut laisser l'architecte faire le plan de suivi de réalisation», indique-t-il. Ils auront la tâche de signaler les fautes à l'administration de l'urbanisme. Aussi il fait impliquer les techniciens et les ingénieurs qui devront être nommés par le ministère de l'Habitat et non par le maire. La vocation de l'architecte est de participer à tout ce qui relève de l'aménagement de l'espace et plus particulièrement de l'acte de bâtir. Les APC doivent avoir une stratégie bien claire. Concernant le permis de construction, d'une durée de 4 ans maximum, M.Boudaoud a souligné que «la plupart des bâtisses inachevées ont 12 ans d'existence, leurs propriétaires seront obligés de se conformer à la loi parasismique s'ils veulent renouveler leur permis.» Au problème des habitations inachevées, les architectes proposent la mise en place d'une agence nationale d'achèvement des bâtisses inachevées qui sera en mesure de donner des prêts aux personnes qui n'arrivent pas à finir leurs constructions, en hypothéquant leur bien et avec un taux bien bonifié. Cette démarche, selon l'orateur, sera une solution aux problèmes financiers. Les logements anciens, évacués mais non détruits, attirent parfois de nouveaux locataires venus en majorité des campagnes. Le président du Collège des experts architectes a plaidé pour la tenue d'un carnet de santé du parc immobilier existant. Un carnet de santé qui concernerait l'évolution de chaque habitation, chaque immeuble. Il y a urgence, dit-il, à aller vers la réhabilitation du parc immobilier vétuste.