Le prénom féminin Layla est d'origine arabe. Il signifie "nuit" et connote, en tant que prénom, l'intimité. La Leyla la plus célèbre de la littérature musulmane est le personnage du roman d'amour, Qays et Leyla ou Madjnun Leyla, le fou de Layla, qui retrace les amours tragiques de deux jeunes gens, Qays et Leyla. On connaît dans l'histoire de la littérature deux Leyla célèbres : Layla al-Akhyaliyya, une poétesse arabe du VIIe siècle. On lui attribue une élégie sur le meurtre du calife othman, mais elle dut la célébrité à son amour pour le cavalier et pillard Tawba ben Humayyir, un amour passionné mais chaste. Il avait demandé sa main en mariage, mais on la lui refusa. Il fut tué au cours d'une de ses randonnées et Leyla le pleura et composa pour lui de tendres et émouvantes élégies dont les auteurs postérieurs nous ont conservé des morceaux. Dans le style des poésies arabes d'avant l'islam, elle magnifie, à côté de l'expression de ses sentiments intimes, les vertus guerrières du défunt. Elle se maria plus tard, mais elle n'oublia pas son premier amour auquel elle resta fidèle toute sa vie. Elle serait morte au cours d'un voyage en Iran alors qu'elle se rendait auprès de son cousin qui guerroyait au Khorasan. Mais selon une autre version, elle serait morte dans son pays, tout près de la tombe de Tawba. Une autre poétesse, du nom de Layla est la poétesse et compositrice turque Layla Khânîm, connue également sous le nom de Leyla Saz. Elle naquit à Istanbul en 1850, elle mourut, dans la même ville, en 1936. Fille d'Ismaïl Pacha, chirurgien de l'empereur Mahmoud II, puis médecin du palais et gouverneur, elle vécut dans sa jeunesse au harem impérial et reçut, à ce titre, une bonne formation. Elle publia ses premiers poèmes dans des revues, elle en avait écrit d'autres, mais ils disparurent dans l'incendie qui détruisit sa maison. Ce qui restait fut publié, plus tard, par son fils Youcef Radhî, sous le titre Solmush Tchitchekler, Fleurs fanées. En musique, elle composa plus de 200 œuvres, dont Des marches célèbres. Mais son principal apport est constitué par ses mémoires, qui retracent sa vie au harem et constituent un inestimable témoignage sur la vie dans la Turquie impériale du XIXe siècle. M. A. H