Le wali d'Alger s'est engagé, à éradiquer, le méga-bidonville situé dans la commune de Gué de Constantine et reloger les familles concernées avant le début du mois de Ramadhan. L'été est là. Le Ramadhan est également là. Et le méga-bidonville de haï Erremli est toujours à sa place au lieu-dit El-Oued de l'hideuse cité de Aïn Nâadja ! Pire, l'espoir de jeûner sous un toit décent s'est aussitôt dilué à l'aube du jeudi 18 juin qui coïncide avec l'arrivée de ce mois sacré du Ramadhan. Pis, à l'entrée du baraquement, il n'y a nulle trace d'effervescence ni de palabre autour d'un relogement qui tarde pourtant à se matérialiser dans les faits. Mais qu'à cela ne tienne, ces sans-logis nourrissent ardemment l'espoir d'un relogement qui devait s'opérer avant l'avènement des beaux jours et s'attachent vaille que vaille à la promesse d'une vie décente qui devait débuter à la veille de ce mois sacré du Ramadhan. "Qu'importe l'attente, du moment qu'il y aura tôt au tard le relogement que nous attendons tous avec impatience. D'ailleurs, nos ballots sont d'ores et déjà noués et nous nous tenons prêts pour le jour du départ", a déclaré Karim, pour qui l'affaire semble conclue. Du reste, tous ceux qui gravitent autour des comités d'îlots de baraques ne peuvent prédire d'un relogement ! Pas même M. Ould-Saïd Bezoui, le vice-président chargé de l'environnement qui nous a reçus au siège de la municipalité de Gué-de-Constantine. En effet, l'élu admet à titre d'hypothèse seulement, qu'il est tout à faire plausible que l'opération de relogement aura lieu au cours du mois de Ramadhan ou au plus tard, après la fête de l'Aïd el-Fitr. Pour étayer sa supposition, l'élu argue la visite d'inspection et de travail du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui était accompagné du ministre des Travaux publics sur le territoire de la commune de Gué-de-Constantine à la veille du mois du Ramadhan : «S'il en est une preuve que l'opération de relogement est en marche, celle-ci est à chercher dans le long conciliabule qui a regroupé le wali d'Alger, le responsable du département ministériel des Travaux publics, le maire de Gué-de-Constantine et le chef de daïra à la circonscription administrative de Bir-Mourad-Raïs. Tout compte fait, cela n'augure que du bien, voire un prélude à une probable issue heureuse pour ces malheureux de haï Erremli ». S'agissant du futur lieu de résidence choisie pour l'accueil des habitants de haï Erremli, notre interlocuteur anticipe sur les communes de Hamadi et Si-Mustapha dans la wilaya de Boumerdès. Pour rappel, le bidonville devait être démoli et les familles relogées avant le mois de Ramadhan. De la sorte, le processus d'identification et de paperasserie est supposé clos au jour d'aujourd'hui. Aux dernières nouvelles, la commission de relogement de la wilaya avait recensé, on s'en souvient, 1 000 cas sociaux digne d'intérêt avec le concours de sept comités de quartier. Au demeurant, l'action d'éradiquer le bidonville d'Erremli répond à l'impératif d'éliminer cet obstacle qui est l'entrave à la bonne conduite des travaux de construction de deux programmes indispensables pour la capitale, tels que l'assainissement de l'oued El Harrach et la construction du pont de l'oued-Ouchayah. Fort d'une population concentrée dans la fournaise de 2000 baraques inventoriées en 2007, la masse volumique a été revue à la hausse pour atteindre l'effrayante quantité d'à peu près 4 000 baraques dressées au cœur même d'un périmètre classé pourtant en qualité de zone de l'habitat urbain nouvelle (ZHUN) dz Aïn Nâadja, auquel tout manque en matière de dotation de moyens d'accompagnements sociaux. L. N.