Les citoyens ne s'en soucient pas outre mesure, pourvu qu'ils garnissent leur table avec un peu de viande blanche, la viande rouge, elle, n'étant presque plus accessible. Ces dernières années, les services du commerce et du contrôle de la qualité des produits alimentaires avaient mis en place des dispositions très strictes concernant la vente des viandes blanches au niveau des étals, telles que la mise en vente de poulets évidés et emballés dans du plastique alimentaire mentionnant toutes les informations utiles aux consommateurs, ainsi que des mesures fixant les conditions d'exposition et de conservation des différents produits (viscères et abats), qui sont vendus par les bouchers et les marchands de volailles. Mais ces derniers temps, le phénomène de la vente et de l'abattage du poulet à l'air libre est revenu avec acuité sur nos marchés hebdomadaires et sur les accotements de nos routes. Des points de vente de poulets vivants sont aménagés le long de ces tronçons routiers, où les petites bourses trouvent leur compte, au détriment de l'hygiène. Parmi ces vendeurs, dont un grand nombre se présente comme des éleveurs autorisés à commercialiser une partie de leurs volailles, il y a ceux qui vendent du poulet vivant et d'autres qui le vendent égorgé et vidé en pleine nature avec des moyens rudimentaires. "Malgré l'interdiction formelle de la vente de poulets sans passer par les abattoirs avicoles, où l'abattage se fait selon les normes requises, la commercialisation des poulets vivants, ramenés directement des poulaillers pour être vendus sur la voie publique dans un état de saleté lamentable, constitue une menace sérieuse pour la santé des consommateurs. Par manque de discernement ou par ignorance, ces derniers semblent encourager cette pratique moyenâgeuse au préjudice de leur propre santé", dira un vétérinaire. Ainsi, les citoyens qui ont un faible revenu s'approvisionnent en poulet au milieu de ces espaces anarchiques où sont entassés des détritus et des restes d'abattage de volaille. Les responsables locaux, qui constatent chaque jour l'inefficacité des dispositions prises, désignent comme responsable le citoyen, d'abord par sa méconnaissance des mesures de propreté concernant les produits alimentaires qu'il achète. "Même s'ils savent pertinemment que les poulets qu'on leur propose sont abattus et plumés dans des conditions lamentables, ils ne s'en soucient pas outre mesure, pourvu qu'ils garnissent leur table avec un peu de viande blanche, parce que la viande rouge, elle, n'est presque plus accessible avec des tarifs exorbitants", dira un responsable local. Mais la lutte contre le commerce informel et tout ce qui touche à la santé publique est la responsabilité de tous à commencer par les services d'hygiène de l'APC, de la daïra, de la direction du commerce, de la santé, de la police et de la gendarmerie. "Comment expliquer à l'entrée de la ville de Bordj Bou-Arréridj, sur la RN5, du poulet vivant ou égorgé est vendu à l'air libre depuis des mois sans que personne intervient ?", dira un citoyen, en ajoutant que toutes sortes de volailles sont vendues, même le canard !