Résumé : À son retour, le soir à la maison, Samir surprend une conversation entre sa mère et ses deux tantes. Elles parlaient de Mordjana, et critiquaient son physique et sa stérilité. Il en sera déçu, mais ne laissera rien paraître et se contentera de saluer les trois femmes avant de se retirer dans sa chambre... Hasna continuera sur sa lancée et avouera qu'elle souffrait pour son fils. Fettouma s'insurge : -Et tout ça se passe sous le nez de ton vaurien de fils ! -Oui, Fettouma, ma sœur... Je t'assure que parfois je pleure de dépit... Je n'arrive pas à maîtriser toute cette situation, moi qui avais, tout au long de ma vie, dirigé la maison d'une main de fer. Fettouma ouvrit de grands yeux : -À ce rythme, si je comprends bien, c'est elle qui t'intimide maintenant. Hasna baisse les yeux : -Je n'aime pas l'affronter... Elle est arrogante, et me regarde dans le blanc des yeux sans ciller... Pour préserver la paix de mon foyer, je fais mine de me taire... Mais en réalité un volcan couve au fond de moi. -Cela se comprend fort bien. Moi, à ta place, je l'aurais déjà corrigée d'une manière qui ne lui donnerait plus envie de se montrer. -Tu racontes n'importe quoi Fettouma... Cette fille a dompté mon fils... Il ne vit plus que pour elle... Si j'ose avancer ne serait-ce qu'une petite remarque, il s'insurge contre moi et prend sa défense. -Eh bien... Tu es dans de beaux draps Hasna...Bouh ! Toi, si fière autrefois, te voici rabaissée au niveau d'une moins que rien dans ta propre maison... Il est grand temps de te secouer. Djoher acquiesce : -Fettouma a raison... Si tu continues sur cette lancée, tu finiras par te retrouver à la porte...Elle aura alors tout le loisir de faire ses quatre volontés et, pourquoi pas, de ramener toute sa famille. Hasna était sur le point de fondre en larmes. Ses belles-sœurs se regardèrent, puis Djoher fait un clin d'œil à sa sœur avant de poursuivre : -Allons Hasna, ne fais pas cette tête, nous voulions juste te prévenir. Tout pourrait arriver avec ce genre de femmes... Heu... Au fait, pourquoi ne tentes-tu pas de pousser Samir à reprendre sa relation avec cette architecte ? -Ilhem ? Mais c'est du passé... Cette femme a dû déjà faire sa vie avec un autre, et Samir l'a sûrement oubliée. -Ne ressent les brûlures de la braise que celui qui marche dessus ma chérie... On n'oublie pas aisément un premier amour... Peut-être que Samir n'attend qu'un petit signe pour courir vers cette fille... -Mais cela fait déjà un peu plus de trois ans depuis qu'ils se sont quittés. -Il y a des couples qui se sont perdus de vue durant dix années, et qui s'étaient retrouvés pour reconstruire leur bonheur... Il suffirait d'un petit coup de pouce de ta part... -Et si Ilhem était déjà mariée... -Avec tes mais et tes si, tu n'iras pas loin Hasna... Renseigne-toi pardi... Ne reste pas les bras croisés à attendre que cette sorcière ne te pique définitivement ton fils.. -C'est déjà fait. -Pas tout à fait... Tant que vous vivez sous le même toit, il n'y a rien à craindre... Mais il y a fort à parier que ta bru va le pousser à quitter les lieux... Elle va vouloir s'installer chez elle, dans un appartement plus moderne pour prendre ses aises.. Hasna ne répondit pas, mais affiche un air chagriné. L'influence de ses belles-sœurs sur son moral était indéniable... Elle aurait aimé qu'elles lui tiennent un autre langage. Qu'elles lui disent des choses qui la rassurent et lui rendent sa confiance en elle. Mais ce n'était pas le cas. (À suivre) Y. H.