Résumé : Hasna parle à Samir de sa précédente fiancée, Ilhem, et lui reproche de l'avoir déjà oubliée. Le jeune homme rétorque qu'il ne l'avait pas oubliée, mais que dans son cas, il ne pouvait rien faire de mieux... Ils auraient pu rester amis si elle le voulait... Il lui parle de Mordjana et lui dévoile qu'il avait l'intention de lui faire suivre une formation. La vieille femme regarde son fils dans les yeux et lance à voix basse : -Tu es fou mon fils... Cette femme est déjà assez complexée ainsi par cette calamité sur sa joue... Ne crois-tu pas que cela va lui créer plutôt des ennuis... Elle aura à affronter d'autres femmes plus belles et plus élégantes, et aura vite fait de battre en retraite pour revenir à la maison, et devenir un fardeau pour nous tous... - Pourquoi dis-tu cela ? Mordjana est d'accord pour suivre une formation... Quant à sa tache de vin, Chahine aura vite fait de la traiter. - Chahine ? - Oui.. Chahine, mon ami le chirurgien.. Hasna se laisse tomber sur une chaise : - Bravo ! Tu as pris le train en marche Samir...Tu as pensé à tout. - Mais maman, c'est de ma femme qu'il s'agit... Qui d'autre pourra s'occuper d'elle si ce n'est son mari ? Elle hoche la tête : - On peut dire qu'elle a de la chance ta Mordjana. Il lui tendit son assiette en souriant : - Aller maman, sers-moi donc un peu de ta succulente chorba... Heu... Encore une chose : il ne faut pas que Mordjana apprenne quoi que ce soit sur mon ancienne relation avec Ilhem. - De mieux en mieux... Elle prend la louche et le sert avant de poursuivre : -Cela fait à peine une semaine, depuis que cette femme est chez nous, et on peut dire qu'elle t'a déjà ensorcelé. Il hausse les épaules : -Si c'est la sorcellerie qui permet à un couple de bien s'entendre, je n'y vois pas d'inconvénient... Il prend une cuillère et la plonge dans son assiette : - Tu as peut-être oublié que Mordjana appréhendait ce mariage autant que moi... Maintenant qu'elle est parmi nous, ne penses-tu pas qu'on ferait mieux de trouver un terrain d'entente ? Hasna allait répondre, lorsque sa bru fait irruption dans la cuisine. Samir lève les yeux et lui sourit : - Tu es enfin là... - J'ai reçu un appel de Maroua... Elle vous passe le bonjour. Hasna lui indique une chaise : - Viens t'asseoir... Tu veux commencer par la chorba ? - Heu... Oui... - Tend ton assiette, et surtout nourris-toi comme il se doit, sinon ton mari va nous réclamer des comptes. Ne comprenant rien à ses paroles, Mordjana interroge son mari des yeux. Ce dernier secoue sa tête et se remet à manger sans demander son reste. Chahine ouvrit un dossier et dépose les résultats d'analyses et les radios que venait de lui remettre Samir. Il semblait content de pouvoir enfin passer à l'action. Un peu intimidée par son air professionnel, Mordjana serre la main de son mari, assis à côté d'elle et entend une voix lointaine annoncer : - C'est bon... Nous allons programmer une première opération pour la semaine prochaine. - Déjà ! s'écrie-t-elle. Il sourit : - Pourquoi attendre ? Tu y vois un inconvénient à ce qu'on procède rapidement à l'élimination de cette tache qui te rend la vie infernale ? - Non... Mais... - Je sais, l'interrompt-il... Je sais... Tu as peur de l'intervention... Ne t'inquiète pas... Tout se passera bien... Une petite injection, et tu sombreras dans un sommeil profond... Le reste viendra tout seul... Fais-moi donc confiance... Pour rassurer sa femme, Samir juge opportun de lancer : - Tu es un chirurgien hors pair Chahine... Je sais que si tu n'étais pas sûr du résultat, tu ne te serais pas aventuré... - Absolument (il sourit), mais je crois que madame ne voit pas les choses de la même façon que nous... Cela se comprend aussi... Elle ne me connaît pas encore, et n'a peut-être jamais rêvé de se débarrasser définitivement et efficacement de son mal... (À suivre) Y. H.