Résumé : Malika interrompt la conversation des trois mégères et les accuse d'être les instigatrices des conflits qu'elles voulaient créer dans leur famille... Elle prendra la défense de Mordjana, et leur dit que sa belle-sœur était une femme sensible, généreuse, et avait des doigts en or... Un tableau qui ne fera qu'attiser la colère de ses auditrices qui n'hésitèrent pas à brandir sa stérilité. Fettouma rétorque d'une voix forte : -C'est ta mère qui nous l'a confirmé... Nous ne faisons que suivre ses dires. -Ma mère veut bercer les enfants de Samir dans ses bras avant de quitter ce monde. C'est compréhensif et légitime... Mais vous, vous n'avez pas à vous mêler de ces choses...Tenez-vous un peu à l'écart de ce qui ne vous regarde pas. -Mais tu deviens agressive envers tes tantes, Malika... Encore un peu, et tu nous mettras à la porte. -S'il le faut, j'irais jusque-là. Intriguées par ses dires, les deux vieilles femmes se turent. Aucune d'elles n'osa faire une autre remarque, et Malika débarrasse la table des tasses à café, et revint pour déposer les couverts du dîner : -Mordjana va vous servir dans un moment...C'est elle-même qui a fait la cuisine, et si vous n'êtes pas contente, jeûnez. Elle s'éclipse et les trois femmes demeurèrent muettes de stupéfaction devant de tels propos. Samir se glisse dans son lit, et repense pour la énième fois à sa journée. Il avait avancé dans ses travaux, et son projet commençait à prendre forme. Il avait aussi rencontré Ilhem et déjeuné avec elle.... Il soupire. Ses sentiments envers elle devenaient de plus en plus forts. Il avait eu tort de penser qu'avec du recul et avec la venue de Mordjana, il allait l'oublier ou du moins maîtriser ses émotions. Rien à faire. Son cœur palpitait rien qu'à penser à la revoir. Il voulait la rencontrer encore, mais ses appréhensions lui rappelèrent qu'il n'en avait pas le droit. Cette femme avait déjà souffert de sa faute, et tenait beaucoup à lui. Pourquoi devrait-il réveiller le passé, alors que son avenir était déjà tracé ? Il se retourne dans son lit, et zappe pour changer de chaîne. Mais les émissions télé qui d'habitude le passionnaient n'avaient aucun attrait pour lui ce soir. Il se rappelle les propos de sa mère et de ses deux tantes, alors qu'il traversait la cour. Elles ne rataient aucune occasion pour discréditer Mordjana... Pourtant, il avait cru que Hasna avait fini par apprécier sa belle-fille... Il lui avait même semblé que parfois, elle allait jusqu'à se confier à elle ou lui demander conseil. Mais il savait aussi, qu'à chaque fois que ses deux tantes leur rendaient visite, sa mère changeait de comportement. Elles avaient l'art et le pouvoir de l'influencer négativement. Il sentait la colère grondait en lui. En voulait-il à ses tantes, ou à lui-même ? Il n'en savait rien... Ce soir, il se sentait plus malheureux que jamais. L'image d'Ilhem traverse son esprit. Il eut soudain envie de lui parler... Il regarde l'heure... N'était-il pas un peu tard ? Ilhem ne devait pas dormir encore... Il se lève et jette un coup d'œil dans la cour. Mordjana était occupée à faire la vaisselle. Elle était venue lui proposer de dîner avec ses tantes, mais il avait refusé. Un peu déçue par son refus, elle était revenue avec un verre de lait, et deux morceaux de cake. Touché par son geste, il avait siroté son lait, et grignoté un bout de gâteau sans trop d'entrain. La maison semblait silencieuse. Ses tantes étaient sûrement parties et sa mère s'était retirée dans sa chambre avec Malika. Heureusement que cette dernière était là ce soir. Elle seule savait remettre ces vipères à leur place. Il soupire encore et ferme la porte de sa chambre à clé, avant de prendre son téléphone pour appeler Ilhem. Elle décroche à la première sonnerie et demande : -Tu as des insomnies Samir ? -Tu peux le dire... Je n'arrive même pas à me concentrer sur les programmes de la télé. -Que se passe-t-il ? Tu t'es accroché avec Mordjana ? -Non... Ce n'est pas ça... J'ai plutôt surpris une injurieuse conversation à son sujet... -Et qui en étaient les auteurs ? -Mes deux tantes paternelles... Elles discutaient avec ma mère, et ne s'étaient pas gênées pour la discréditer. -Qu'à cela ne tienne... Il ne faut pas prendre ces propos trop à cœur. -J'essaye justement de maîtriser mes émotions... (À suivre) Y. H.