Les services du ministère du tourisme et ceux de la wilaya se rejettent la balle. Le pari de faire de la première édition du Festival du tourisme saharien une véritable réussite est loin d'être gagné. Prévu du 29 au 1er janvier 2005, à l'initiative du ministère du tourisme, l'évènement en question lève le voile, avant même le coup d'envoi, sur les limites des uns et des autres en matière d'organisation. Pas moins de 1 850 personnes, invitées pour l'occasion, ont été annoncées, en grande pompe, par les organisateurs, qui n'ont, cependant, pas tenu compte des lacunes que présente la région en matière d'infrastructures d'accueil. Les services du ministère et ceux de la wilaya se rejettent la responsabilité de cette cacophonie qui est due, selon certaines sources proches du département de Kara, à un incident qui a opposé le ministre du tourisme au wali. “Nous sommes, en effet, une région qui manque cruellement d'infrastructures hôtelières parce que nous avons toujours opté pour un tourisme de dépaysement avec des circuits dans le fin fond du Hoggar et des bivouacs”, argumente un propriétaire d'une agence de voyages, qui a reconnu par ailleurs que la ville de Tam est loin d'être l'endroit idéal pour abriter des événements d'une aussi grande envergure. C'est le moins que l'on puisse dire, surtout lorsque nous apprenons que des adolescents, acheminés des autres wilayas du sud venant représenter leur ville et animer des soirées, ont eu des malaises pour manque de commodités dans les centres de camping, notamment en matière d'hygiène. Le programme d'activités en lui-même, annoncé riche et varié, a été chamboulé pour céder place à des initiatives de façon à colmater des brèches. une sortie organisée, hier, a guidé les pas de quelques invités, dont notamment des étrangers, au Pic à Tagmart en passant par Outoul avant de regagner leur quartier entre l'hôtel Tahat et le centre de camping. Kara Mohamed Seghir, ministre du tourisme, était attendu hier tard dans la soirée pour pouvoir ainsi donner le coup d'envoi de la manifestation aux côtés du wali de Tamanrasset. En attendant, des kheïmate ont été érigées çà et là à travers la ville où l'on retrouve la plus grande partie au niveau de la place du 1er-Novembre à proximité du centre culturel. Mais ceci ne semble pas susciter l'engouement des invités, qui préfèrent se perdre hors de la ville, tombés sous le charme de cette région ensorceleuse. Les habitants de la ville, bien que ravis que la région puisse ainsi sortir de sa torpeur, ne serait-ce que le temps d'un festival, restent toutefois sceptiques que ce soit le meilleur moyen pour faire revenir les touristes étrangers. “Les hauts responsables auraient dû confier la tâche de l'organisation aux agences de voyages. Elles sont les mieux placées pour réussir une telle manifestation, notamment concernant le choix des invités”, conclut-il sans autre commentaire. N. S.