Le mouvement de grève illimitée initié par les travailleurs (agents de train et conducteurs) de la Société d'exploitation du tramway (Setram) d'Alger s'est poursuivi hier pour son quatrième jour de suite. La direction de l'entreprise garde toujours le silence radio et ne semble pas prête à répondre aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs. "Nous avons tenté dès le début de notre mouvement d'entrer en contact avec le premier responsable de l'entreprise, mais il refuse toujours de recevoir nos délégués", regrette un conducteur de tramway qui a requis l'anonymat. Au regret des usagers de ce moyen de transport urbain, seules 8 rames pendant la journée (7h-19h) et 10 la nuit (21h-00h), assurent la navette entre les Fusillés (ex-Ruisseau) et Dergana. Un service minimum qu'assurent des agents de maîtrise mobilisés, dit-on, par la direction, afin de casser le mouvement des conducteurs réguliers qui refusent de reprendre leurs postes avant qu'un engagement ne soit pris par la direction pour la prise en charge de leurs revendications. Suspension d'un troisième syndicaliste à Oran À Oran, depuis hier matin, le trafic du tramway est de nouveau paralysé par la grève des traminots, à l'exception de six rames assurant le service minimum, au moment où le parquet d'Oran a été saisi par l'inspection du Travail "pour entrave grave aux droits du travail" de la part des dirigeants locaux de la Setram. Cette évolution intervient à la suite de la suspension puis du licenciement de deux délégués syndicaux des travailleurs, à savoir le SG et le coordinateur de la Section syndicale, au lendemain d'une grève de 17 jours en mai dernier. Pour ces deux cas, l'inspection du Travail avait établi un PV d'infraction en date du 2 juillet, et constatant la non-réintégration des deux salariés, au terme du délai réglementaire de 8 jours, elle a transmis le dossier à la justice. Et c'est encore dans ce climat de tension que la direction de la Setram a suspendu, hier, un troisième délégué syndical, avons-nous appris de sources proches du syndicat. Pour ce qui est de la grève lancée depuis hier matin au tramway d'Oran, après une première tentative avortée dimanche, une AG des travailleurs s'est prononcée à une large majorité pour la reprise du mouvement. Les travailleurs de la Setram réclament notamment la promulgation d'une grille des salaires et l'instauration d'un régime indemnitaire "correct et objectif". La solution ne signifie pas la prise en charge immédiate de toutes les doléances des travailleurs, mais au moins l'ouverture de négociations entre la direction et les employés. Ces derniers semblent l'avoir bien compris puisqu'ils ne revendiquent, dans un premier temps, pas plus qu'un engagement "écrit" de l'administration pour la prise en charge progressive de leurs revendications. F. A./D. L.