Les associations des droits de la femme et de l'enfant, dont Avife/Réseau Wassila, Femmes en communication (FEC), SOS Enfance en détresse de Tiaret, Fard d'Oran, Afad d'Annaba, Ciddef, Rachda, Tharwa Fatma N'Soumeur et Initiatives de protection des droits des femmes de Tébessa, ont interpellé le gouvernement, hier, soit le jour de la clôture de la session de printemps 2015 du Parlement, au sujet de la programmation de la loi relative aux violences faites aux femmes au niveau du Sénat. Lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'association FEC, à la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger, les représentantes de la coalition d'associations ont rappelé les termes de la lettre qu'elles ont envoyée, le 29 juin dernier, au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, dans laquelle elles lui demandent "la programmation et le vote" de la loi. Elles y soulignent que ladite loi, adoptée par l'APN, en mars dernier, exprime "la détermination à freiner la spirale de violence" touchant en particulier les familles. Dans cette correspondance, il est clairement précisé que c'est "une avancée" du point de vue de "la sécurité, l'intégrité et la dignité des femmes", considérées désormais comme "une préoccupation nationale". Les associations relèvent, également, que la loi sur les violences, proposée par le gouvernement, apparaît comme "un signe de volonté de changement" dans les rapports humains et dans les rapports entre les hommes et les femmes, "même si la clause du ‘pardon' en limite fortement les effets". Aussi, sa "non-programmation" au niveau du Conseil de la nation les inquiète au plus haut point, et ce, d'autant que "des femmes meurent quotidiennement sous les coups d'agresseurs impunis". "Le projet gouvernemental, adopté en mars par la Chambre basse du Parlement, constitue un jalon dans la longue marche des femmes, pour obtenir le respect et la citoyenneté à part entière", a déclaré Soumia Salhi, responsable à l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF). La représentante de la coalition a rappelé que depuis plusieurs années, les militantes des droits des femmes revendiquent un "dispositif législatif criminalisant les violences à l'égard des femmes". Des moyens juridiques qui traduiraient la protection de l'Etat due à chaque citoyenne et citoyen, en conformité avec l'article 34 de la Constitution. Elle a aussi fait part de "l'attente", voire de "la demande de dignité", émanant des victimes de la violence et de leurs familles, qui ont accueilli "positivement" la loi sur les violences faites aux femmes. À la question de savoir si les voix des "traditionnalistes" et islamistes, qui réclament "le droit de battre leurs femmes", seront mieux entendues que les cris de détresse des victimes, Mme Salhi dira : "L'Etat ne doit pas délivrer de message d'impunité, car il a la responsabilité de protéger, de prévenir et de sanctionner" les agressions contre les femmes. Au cours du débat, des participantes ont fait savoir que l'Etat ne peut abandonner une partie de la population aux "calculs politiques" de partis prétendus de l'opposition, notamment les femmes livrées aux coups, aux agressions verbales et psychologiques, et même à la mort, ce qui risquerait de donner raison aux pays, à leur tête les USA, qui essaient de faire pression sur elle, en se dressant comme les donneurs de leçons en matière de droits de l'Homme. H.A.