Une trêve humanitaire de six jours est entrée en vigueur au Yémen, aujourd'hui, à minuit (heure locale). Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé dans un communiqué de presse, lu par son porte-parole, que la trêve était une "pause humanitaire inconditionnelle" et devrait durer "jusqu'à la fin du Ramadhan", lit-on sur le site de l'ONU. "Il est impératif et urgent que l'aide humanitaire puisse atteindre toutes les personnes vulnérables du Yémen et sans la moindre entrave", a-t-il précisé. Le secrétaire général a, par ailleurs, déclaré que son émissaire au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait reçu des assurances de la part des Houthis, du Congrès général du peuple et des autres parties impliquées dans le conflit, quant au respect de cette trêve. De son côté, le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé avoir "transmis son accord pour cette pause à la coalition militaire arabe", conduite par l'Arabie saoudite. Il est à noter qu'une précédente trêve, décrétée en mai, avait été rompue et que 12 cas de violation du cessez-le-feu par les Houthis avaient été enregistrés, selon la version de Riyad, relayée par son agence de presse officielle SPA. Cette "urgence humanitaire maximum" avait été annoncée le 1er juillet. Selon l'organisation des Nations unies, 80% de la population, soit 21,1 millions de Yéménites, ont besoin d'une aide humanitaire. À Aden, la population est ravagée par le conflit et les maladies tels le paludisme, la typhoïde et la dengue. Ces maladies, qui sont la conséquence de la détérioration des conditions d'hygiène, ne peuvent être traitées, faute de médicaments. Depuis juillet 2014, les Houthis ne cessent de gagner du terrain au Yémen. Ce mouvement, accusé d'être soutenu par l'Iran, est devenu la cible de l'Arabie saoudite, qui voit en cette rébellion chiite une menace potentielle pour ses intérêts dans la région. Les rebelles houthis (chiites) étaient de farouches opposants au régime d'Ali Abdallah Saleh (sunnite). Paradoxalement, c'est avec ses partisans qu'ils se sont alliés militairement contre le nouveau gouvernement de transition, représenté par Mansour Hadi. Alors que les Houthis sont parvenus à Aden, obligeant ainsi le président Hadi à se réfugier à Riyad, la coalition arabe veut les repousser afin de les empêcher de prendre le contrôle de tout le pays. A. B.