L'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite a lancé hier à l'aube quinze raids contre des positions des rebelles houthis autour d'Aden, dans le sud du Yémen, a indiqué l'armée yéménite. Dans la capitale, une explosion a eu lieu près d'une mosquée. C'est une voiture piégée qui a explosé à Sanaa, près d'une mosquée fréquentée par des Houthis chiites, selon plusieurs sources. «Deux personnes ont été tuées et six autres blessées dans l'explosion», a précisé ensuite une source médicale. L'explosion s'est produite devant la mosquée Kobbat al-Mehdi dans la vieille ville. Quant aux frappes de la coalition, elles ont été menées quelques heures après l'annonce par les Nations unies à Genève de la fin des consultations entre rebelles et gouvernement, sans accord sur une trêve et sans qu'aucune date n'ait été fixée pour de nouvelles discussions. Les raids se sont concentrés sur les entrées nord, est et ouest d'Aden, la deuxième ville du pays, a expliqué ce responsable fidèle au président en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi. «L'objectif est de desserrer l'étau des Houthis sur Aden et d'aider les Comités de résistance populaire (les combattants hostiles aux Houthis) à regagner du terrain perdu», a-t-il déclaré. Les rebelles ont bombardé, en représailles, des quartiers d'Aden, tuant quatre personnes et blessant de nombreuses autres, a affirmé ce responsable. Un hôpital public a confirmé le bilan de quatre morts. Par ailleurs, le vice-gouverneur d'Aden, Nayef al-Bakri, a indiqué qu'un navire chargé d'une aide du Programme alimentaire mondial (PAM) n'avait pas pu accoster dans le port d'Aden en raison des combats. Le navire, chargé notamment de farine, a été dérouté vendredi sur le port de Hodeïda (ouest), situé sur la mer Rouge. Le vice-gouverneur a accusé les Houthis d'avoir intentionnellement empêché le navire d'entrer à Aden afin qu'il se rende à Hodeïda, dont le port est sous leur contrôle. «Ils veulent priver de ces aides les habitants d'Aden qui résistent à leur présence.» a situation humanitaire est qualifiée de catastrophique à Aden où la population manque de vivres et où des maladies, comme le paludisme, la typhoïde et la dengue, apparues avec la détérioration des conditions d'hygiène, ne peuvent être soignées, faute de médicaments.