Résumé : Après moult hésitations, Samir décide de se rendre chez Ilhem... Il savait qu'il faisait fausse route, et la voix de la sagesse l'exhortait à rentrer sagement chez lui... Mais il avait peur d'avoir piètre figure s'il ne respectait pas son engagement... Sur la route, il achète des fleurs... Il se rappelait de tous les goûts de son amie et devinait le menu du dîner. Ilhem habitait la nouvelle ville. Il tire sa carte de visite de la poche de son veston et y vérifie l'adresse... À l'allure où il roulait, il arrivera au moins dans trois quarts d'heures. Pour se distraire, il met la radio... On diffusait les informations... Il écoute d'un air distrait, puis prend un CD et le glisse dans le lecteur. Un cocktail des musiques du monde s'élève dans les airs. Il aimait la musique, et parfois il se laissait emporter par les sons langoureux des instruments. Une thérapie pour ses nerfs fatigués. Il klaxonne pour dépasser un fourgon de transport en commun, et bifurque sur la gauche pour atteindre un carrefour. Il n'était plus très loin de sa destination. Encore deux kilomètres, et le voici devant la résidence en question. Il se gare dans le parking du quartier qui lui parut trop calme, et descendit de son véhicule, le bouquet de fleurs à la main. Un coup d'œil aux alentours suffira à l'orienter vers l'immeuble où habitait Ilhem. Il actionne l'interphone, et la voix gaie de la jeune femme se fait entendre : -C'est toi Samir ? -Heu... Oui... Tu attends quelqu'un d'autre ? Il l'entendit rire : -Pardi oui... Le facteur... Elle actionne l'ouverture électronique du portail d'entrée, et Samir s'introduit dans le hall d'entrée et prend l'ascenseur pour se retrouver quelques secondes plus tard au cinquième étage. Ilhem l'attendait devant la porte de son appartement : -Bienvenue chez moi... Elle s'efface pour le laisser entrer, et il hume tout de suite l'odeur du poisson : -Laisse-moi deviner... Tu as préparé le calamar farci... -Bien sûr... Je ne vais pas rater le coche et te servir autre chose... Je n'ai jamais rien oublié Samir. Il se penche et l'embrasse avant de lui tendre le bouquet de fleurs : -Moi non plus ma chérie... À l'instar de la matinée dans son cabinet, elle lui fera visiter l'appartement, qu'il trouvera spacieux et harmonieux. Ils revinrent au salon, et elle l'invite à prendre place dans un fauteuil : -Mets-toi à l'aise et fais comme chez toi... Je vais chercher quelque chose à boire en attendant que le dîner soit prêt. Elle se sauve dans la cuisine, et il eut tout le loisir de regarder autour de lui... Il reconnut encore une fois la touche du maître. Son amie avait un goût irréprochable en matière de décoration. Chaque chose était choisie avec soin et déposée à la bonne place. Ilhem était une artiste dans son domaine. Sur la bibliothèque qui lui faisait face trônaient quelques photos de famille. Il se lève et y jette un coup d'œil. Les parents, les cousins, les oncles et les tantes... Puis, il reconnut une photo de lui... Ah ! Celle- là ! Ilhem l'avait photographié le jour de sa soutenance ! Il était beau dans sa tenue classique, et ses cheveux coupés en brosse lui donnaient l'air d'un militaire en permission. Il passe un doigt caressant dessus... Le bon vieux temps ! -Nous étions tellement heureux, n'est-ce pas ? Il se retourne et rencontre le regard triste de son hôtesse : -Oui... Nous étions jeunes et insouciants. Il reprend place dans le fauteuil, et elle lui tendit un verre plein. -C'est du jus d'orange tout frais... Je viens de le presser. -Ah ! Tu te rappelles de ça aussi ? - Oui... À l'université, tu ne cessais de répéter que si on voulait te faire plaisir, on n'avait qu'à aller te préparer un jus d'orange frais... Elle hoche la tête : -Je n'ai rien oublié... Il prend son verre et en but quelques gorgées. -Hum... C'est frais et délicieux... Elle tendit la main pour prendre la carafe et rajoute du jus dans son verre. -J'ai tous les droits ce soir de te gâter. Il sourit : -Si tu y trouves du plaisir. Elle secoue la tête : -Je n'arrive pas encore à croire que tu es là devant moi, dans mon propre appartement... -C'est la même chose pour moi aussi, crois-moi. Y. H. (À suivre)