Les prix de l'eau, du gasoil et probablement de l'électricité connaîtront une augmentation cette année. L'année 2004 se termine ainsi sur l'annonce d'un certain nombre d'augmentation de prix de certains produits à large consommation et des rendez-vous décisifs pour l'économie algérienne : un ambitieux processus de privatisation dont celle de trois banques publiques, l'accession imminente à l'OMC, la ratification de l'accord d'association avec l'UE, au printemps prochain, l'ouverture du débat sur l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures et la mise en place attendue du “pacte économique et social”. Prix : l'eau, le gasoil et probablement l'électricité plus chers Les ménages seront soumis à rude épreuve. L'année 2005 verra les prix de l'eau potable, de l'assainissement et de l'eau à usage agricole, augmenter sensiblement. S'agissant des ménages (qui représentent plus de 50% des clients), les hausses retenues sont de 2,50 DA le mètre cube pour l'eau, elle-même, et de 1 DA pour la taxe d'assainissement. Quant au prix de l'eau destinée à l'agriculture, l'augmentation sera de 1 DA à 1,25 DA, selon la région. à compter de ce mois, le litre du gasoil sera d'un dinar plus cher à la pompe. La loi de finances pour 2005 prévoit également, l'augmentation d'un dinar pour l'eau minérale. Le prix de l'électricité aussi pourrait être revu à la hausse. Gestion de l'eau de la capitale confiée au groupe Suez C'est au courant de l'année 2005 que les pouvoirs publics confieront à Ondeo Degremont, filiale du groupe français, Suez, la gestion de la distribution de l'eau dans la capitale. Cette mesure a été décidée en 2004. Les augmentations des prix de l'eau semblent s'expliquer par le recours au partenariat avec des firmes internationales de renom pour mieux gérer les réseaux de distribution des grandes villes en butte à la vétusté des conduites, aux énormes gaspillages d'eau en raison des fuites considérables du précieux liquide des canalisations. Les prix actuels ne sont pas rémunérateurs puisque l'écart reste important entre le coût réel et les tarifs bas appliqués. La gestion déléguée de la distribution de l'eau dans la capitale constituera, en somme, une opération-pilote qui, si elle est réussie, sera étendue aux autres grandes villes du pays. Vers l'adoption de la loi sur les hydrocarbures Les pouvoirs publics ont également décidé de relancer l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures gelé par le chef de l'état avant la présidentielle. Ce texte sera vraisemblablement adopté en 2005, avec probablement quelques changements résultant des amendements des députés. Cette nouvelle réforme du secteur des hydrocarbures, véhiculée par le document, est destinée à attirer davantage les investisseurs étrangers, en consacrant la transparence et un nouveau partage de la rente. Elle induit, dans cinq-dix ans, une libéralisation totale des prix des carburants et du gaz. Ouverture de la téléphonie fixe En 2005, le secteur de la téléphonie fixe sera ouvert aux compagnies étrangères. Ce qui devrait introduire la concurrence, une amélioration des services, voire une baisse des tarifs des communications à l'international. La croissance forte de la téléphonie mobile en Algérie sera accompagnée par celle du fixe, permettant ainsi à l'Algérie de rattraper ses retards sur les voisins. L'accord d'association avec l'UE pourrait entrer en vigueur Un peu plus de deux année après sa signature, l'Algérie décide, enfin, de ratifier l'accord d'association, le printemps prochain. L'entrée en vigueur de cet accord d'association pourrait intervenir en 2005. Elle induira un démantèlement tarifaire progressif en fonction de la sensibilité des produits, lequel à terme consacrera l'ouverture totale du marché algérien dans les douze prochaines années. La suppression des droits de douane pour les matières premières interviendra dès l'entrée en vigueur de l'accord. Pour les semi- produits et les biens d'équipement industriel, le démantèlement tarifaire sera effectué de façon progressive deux années après l'entrée en vigueur de l'accord d'association pour être achevé au bout de la septième année, quant aux autres produits industriels, le démantèlement tarifaire progressif prendra effet deux ans après l'entrée en vigueur de l'accord pour se réaliser sur une période de dix ans. Sans donner de date précise, le ministre du commerce, qui s'exprimait en marge de l'inauguration de la 16e foire de la production nationale, a précisé qu'il n'existait “aucun obstacle” à l'accession de l'Algérie en 2005 à cette organisation. Du côté de l'OMC, on estime que “l'accession de l'Algérie à l'OMC n'est pas acquise car il reste encore plusieurs dossiers à traiter”. Enfin, l'année 2005 sera consacrée aux préparatifs du nouveau programme de relance, qui sera connu incessamment, destiné à moderniser l'Algérie et à poursuivre l'amélioration des conditions de vie d'une bonne partie de la population. M. R.