Alors que le verdict des 20 détenus de Guerrara sera connu la semaine prochaine, 9 autres accusés de Mélika, Béni Izguen et Bounoura ont été condamnés hier à des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme. En détention préventive, 29 des 35 personnes arrêtées suite aux affrontements tragiques de Ghardaïa ont été présentées à nouveau, hier, devant la juge. La semaine passée, le procès avait été reporté pour absence de casier judiciaire dans les dossiers des prévenus. La défense avait, pour rappel, beaucoup critiqué cet "oubli", expliquant que c'est à la justice de fournir ces pièces maîtresses puisque les prévenus étaient en détention. Hier, les dossiers des accusés étaient complets, sauf pour six d'entre eux, qui n'avaient pas encore constitué leur défense. Leur procès sera d'ailleurs programmé ultérieurement. Probablement la semaine prochaine. Selon Me Daddi Oubekka Mounir, certains d'entre eux seront jugés pour d'autres motifs, à savoir possession de drogue. Les 20 prévenus détenus de Guerrara, étaient les premiers à passer, à tour de rôle, à la barre du tribunal de Ghardaïa. Ils sont poursuivis pour attroupement armé et port d'armes blanches. Pour rappel, la localité de Guerrara, à 120 km au nord-est de Ghardaïa, avait été le théâtre d'un drame humain, le 9 juillet dernier. 19 personnes avaient rendu l'âme dans des affrontements intercommunautaires (entre Chaâmbis et Mozabites), d'une rare violence. La juge, qui a interrogé les 20 accusés tour à tour, a fait savoir, toujours selon Me Daddi Oubekka Mounir, que le verdict sera prononcé la semaine prochaine, le 28 juillet. Les 9 autres accusés qui ont également défilé devant la juge, sont de la ville de Ghardaïa. Ils sont 6 du ksar Mélika, 2 de Béni Izguen et 1 de Bounoura. Ces trois quartiers ont connu des violences durant la même période. La juge qui s'est retirée vers 16h, pour délibérer sur leur cas, n'a prononcé le jugement que vers 18h. Selon Me Daddi Oubekka Mounir, 6 accusés ont été condamnés à trois ans de prison ferme, alors que les 3 autres à deux ans de prison ferme. "Nous ne nous attendions pas à un tel jugement. Nous considérons que ce sont des peines lourdes. Il y a une grande différence avec les jugements précédents qui ne dépassaient pas les 6 mois de prison. Nous avons pourtant plaidé. Nous avons présenté des témoins et des vidéos qui montrent que nos clients de ksar Mélika, par exemple, étaient en légitime défense. Leur quartier était attaqué de partout et brûlait sous les flammes. Nous allons faire appel dès demain (aujourd'hui ndlr)", souligne Me Daddi Oubekka. Mercredi dernier, Kamel-Eddine Fekhar et 24 de ses compagnons ont été entendus par le juge instructeur du tribunal de Ghardaïa qui les a placés sous mandat de dépôt. Ils sont incarcérés à la maison d'arrêt d'El-Ménéa. Ils sont poursuivis pour des faits criminels, à savoir tentative de meurtre avec préméditation, incitation à la violence avec objectif de toucher à la sûreté et à la souveraineté de l'Etat ainsi que la stabilité et l'intégrité du territoire national. Trois de leurs compagnons en fuite sont actuellement recherchés par la justice. M.M.