Kamel-Eddine Fekhar et 24 de ses compagnons ont été entendus mercredi par le juge instructeur du tribunal de Ghardaïa qui les a placés sous mandat de dépôt. Ils ont été incarcérés à la maison d'arrêt d'El-Ménéa. La présentation de Kamel-Eddine Fekhar et ses compagnons, mercredi dernier, devant le procureur de la République, puis le juge d'instruction du tribunal de Ghardaïa, a duré de 9h à 21h, selon Me Daddi Oubekka Mounir, membre du collectif d'avocats. Ils sont 25 prévenus à y être entendus et détenus. Le plus jeune d'entre eux a 18 ans et le plus âgé dépasse les 60 ans. Ils ont été placés sous mandat dépôt à la maison d'arrêt d'El-Ménéa et sont poursuivis pour des faits relevant du criminel. Il s'agit, selon toujours Me Daddi Oubekka Mounir, de tentative de meurtre avec préméditation, incitation à la violence avec objectif de toucher à la sûreté et la souveraineté de l'Etat ainsi que la stabilité et l'intégrité du territoire national. Des délits ont également été retenus contre les accusés. Il s'agit entre autres d'atteinte à des institutions étatiques, distribution de tracts et incitation à des rassemblements non armés. Me Daddi Oubekka Mounir affirme que trois autres compagnons de Kamel-Eddine Fekhar sont en fuite et actuellement recherchés, alors que trois autres, mineurs, seront présentés demain lundi, devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa. "Nous nous attendions à de tels chefs d'inculpation, car leur garde à vue a dépassé les 48h, au commissariat central de Ghardaïa. Au-delà de ce délai, il ne s'agit plus du correctionnel. Nous savions que des charges criminelles allaient être retenues contre eux. Il y a parmi eux des personnes qui sont venues d'Alger et qui étaient pour 24h à Ghardaïa. Leur seul tort est d'avoir été au mauvais moment dans la salle de prière...", conclut Me Daddi Oubekka Mounir. Pour rappel, Kamel-Eddine Fekhar et ses compagnons ont été arrêtés le 9 juillet, vers 22h, à la sortie d'une salle de prière d'une association culturelle, derrière le marché mythique de Ghardaïa. Dans la ville, la communauté mozabite avait fait part de son indignation et a considéré que le conflit à Ghardaïa ne réside pas en la personne de Kamel-Eddine Fekhar. "Il y a eu un carnage à Guerrara, et c'est Kamel-Eddine Fekhar qu'on arrête à Ghardaïa. Il n'a même pas un pied-à-terre là-bas. Mais ce n'est que maintenant que nous comprenons pourquoi Abdelmalek Sellal a évoqué le MAK lors de sa rencontre avec les notables. L'Etat veut visiblement minimiser et banaliser un carnage en lui faisant porter le chapeau. C'est une forme de diversion sur les raisons réelles qui poussent au pourrissement dans la région", s'était indigné Slimane El-Alouani, élu APW indépendant et fonctionnaire dans les finances à Ghardaïa. M.M.