Quatre figures emblématiques du malouf à Constantine ont été honorées mardi soir, au palais de la culture Malek-Haddad, à l'occasion d'une table ronde organisée dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015" par le département du patrimoine immatériel et des arts vivants. "Hamou Fergani, Mohamed Sadik, Abderhmane Kara Baghli et Mohamed Taher Fergani, par la chaleur, la douceur et la puissance de leur voix, ont élevé le malouf au firmament de l'art musical", a précisé Mme Halima Ali Khoudja, directrice du département du patrimoine immatériel et arts vivants du commissariat de la manifestation. Des médailles d'honneur ont été remises aux familles des artistes et à Mohamed Tahar Fergani, le seul encore en vie. En marge de cet hommage, une rencontre a regroupé les élèves, les familles et amis de chouyoukh sous le thème "Aswat à la Nouba". Selon les proches de ces chouyoukh, ces derniers ont préservé le malouf qui a failli s'éteindre sous la domination coloniale française. "Les f'nadeq, les cafés et la terrasse du marché de la place des chameaux (Rahbet El-Djmal) étaient des espaces musicaux et des lieux de rencontre de nos chouyoukh, notamment pour les répétitions et pour donner des concerts." Plusieurs témoignages ont marqué cette rencontre, au cours de laquelle de nombreux participants ont évoqué le parcours de l'un et de l'autre de ces maîtres. "Hamou Fergani (1886-1972) avait acquis les fondements de la musique et rencontré les plus grands maîtres, ajoutant son style de chant et il s'est forgé dans les hadra aïssaoua", témoigne son fils Mohamed Taher Fergani. Au sujet de ce dernier, né en 1928, on apprendra qu'il s'était initié en début de carrière à la musique orientale, mais que cheikh Hassouna Ali Khodja l'a encouragé à se diriger plutôt vers le malouf dont il est devenu l'un des chantres les plus populaires. Mohamed Sadik Fergani, dit Zouaoui, qui était membre du groupe musical de Kaddour Darsouni et Khodja Djaloul, a alors pris en charge son jeune frère Mohamed Tahar qui a rejoint ce groupe. Le département du patrimoine immatériel et des arts vivants a mis en place un programme tout au long de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015", dans l'intention de rendre hommage, chaque mois, à des maîtres de la musique citadine constantinoise, selon Mme Halima Ali Khoudja. S. B.