Les gérants des taxiphones des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé, hier, et pour une seconde fois, un sit-in devant la direction régionale d'Algérie Télécom pour exiger la révision des factures de téléphone qu'ils estiment trop gonflées et surtout entachées d'irrégularités. La surfacturation, la suppression des index des unités téléphoniques et l'absence de date précise concernant la période à laquelle ces unités ont été consommées sont entre autres anomalies constatées par la majorité de ces partenaires commerciaux d'Algérie Télécom qui se sont retrouvés à la fin du mois, disent-ils, avec des sommes à payer qui dépassent largement leurs recettes. Ce qui les a conduits à une situation de cessation de paiement et d'incapacité financière d'honorer leurs créances de l'échéance en cours ont-ils noté dans une lettre ouverte adressée récemment au directeur de cette entreprise. La situation actuelle, faite de conflits permanents et de flou le plus total, est induite, mentionnent-ils dans cette même lettre, au nouveau mode de facturation utilisé par Algérie Télécom depuis juillet dernier. “Ce mode ne permet aucune lisibilité pour les partenaires commerciaux que nous sommes… il est à l'origine du paiement en deux fois pour la même période allant du 1er au 19 septembre 2004”, souligne-t-on dans leur document. Selon ces protestataires, cette situation touche tous les taxiphones de la wilaya de Tizi Ouzou, hormis ceux du chef-lieu. Chose qui n'a pas convaincu les responsables d'Algérie Télécom qui ont reçu, hier, parallèlement au sit-in, une délégation de gérants de taxiphones avec lesquels ils se sont entretenus durant plus de trois heures dans un climat de grande tension. Pour ces responsables, cette situation ne concerne que quelques rares cas sur lesquels ils ont promis de se pencher sérieusement. Pour un de ses responsables, “Algérie Télécom restera toujours ouverte au dialogue et étudiera les doléances de ces gérants de KMS qu'elle considère comme ses partenaires et non pas comme ses clients”. Les responsables d'Algérie Télécom tentent ainsi de rassurer, mais les protestataires se préparent déjà pour d'autres actions dans le cas où l'entreprise en question ne prendrait pas en charge leurs doléances. Le recours à la justice est, selon eux, l'une des actions envisagées dans un premier temps. Il est à signaler que les gérants des taxiphones ne sont pas les seuls à se plaindre de ce problème de surfacturation puisque de nombreux citoyens se présentent quotidiennement à l'agence Actel pour protester contre ces factures “salées”. S. L.