La course-poursuite engagée par les patrouilleurs de la police judiciaire de la wilaya de Tamanrasset, dans la nuit de mercredi à jeudi, contre deux suspects de trafic de stupéfiants dans le vieux quartier de Guettaa El Oued, à quelques encablures du centre-ville, a tourné au drame. Selon des témoins oculaires, les fugitifs qui roulaient à bord d'un deux roues à plein gaz ont pris un chemin parsemé d'ornières avant de se renverser. La violence du choc a réveillé les habitants du voisinage dont les plus curieux ont même pris la peine de se déplacer vers le lieu de l'accident. Ce fut peine perdue, puisque le périmètre était déjà bouclé par les policiers qui "nous ont interdit d'y approcher. Néanmoins, nous avons pu constater que le conducteur de la motocyclette maculé de sang avait rendu l'âme sur place. Son acolyte a, quant à lui, réussi à passer entre les mailles du filet et s'éclipser à la faveur de l'obscurité", relate un habitant non sans lancer un cri d'indignation contre les agents de ce corps constitué du fait de "leur comportement inhumain à l'égard de la victime". "Ils (les policiers, ndlr) ont mis plus de 20 minutes -le temps de bien modifier la scène de l'accident- pour alerter les secours. Indigne d'hommes de loi!" regrette-t-il. Ces agissements expliquent clairement le fossé existant entre cette institution de sécurité et les citoyens qui décident de se prendre en charge pour venir à bout des fléaux qui les guettent au quotidien. L'exemple de la lutte de la cité Tahaggart Fatma Zohra contre la recrudescence des vols et la petite délinquance est à citer. Les habitants de ce quartier, situé à quelques empans seulement de la première Sûreté urbaine, livrent une bataille contre les voleurs qui rôdent dans leur cité. Pas plus tard que jeudi dernier, ils ont neutralisé un cambrioleur subsaharien notoire alors qu'il s'apprêtait à commettre son forfait. Muni d'une panoplie d'armes blanches, le mis en cause a été arrêté par les intrépides qui se sont mis à ses trousses. Tout en refusant de le livrer à la police, ils l'ont pris à partie et tabassé avant de le relâcher. "Comme ça il ne risquera pas de récidiver", lance un habitant d'une voix vibrant de colère. R. K.