Les grands contours de la lutte antiterroriste mondiale ont pris forme, mercredi et jeudi à Alger, et devront se concrétiser en septembre prochain au Sommet de New York. 30 recommandations ont été retenues, à leur tête l'adaptation des législations nationales. La Conférence internationale d'Alger sur la lutte contre l'extrémisme violent et la déradicalisation s'est clôturée jeudi dans un esprit de prise de conscience mondiale et de mobilisation générale contre le fléau transnational du terrorisme. Un message que le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a considéré "fort et clair aux peuples du monde entier, notamment ceux qui font face au terrorisme". C'est plus la détermination d'œuvrer ensemble et rapprocher les politiques de lutte contre l'extrémisme violent qui est ressorti de ce rendez-vous international. 30 recommandations ont d'ailleurs été retenues à l'issue des travaux de cette rencontre auxquels ont pris part des représentants d'une quarantaine de pays, ainsi qu'une vingtaine d'organisations mondiales. Des recommandations qui seront soumises au sommet des Nations unies sur la lutte antiterroriste, prévu en septembre prochain à New York. La nature des recommandations en question n'a pas été dévoilée, mais les grands axes en ressortent du discours de clôture de la conférence d'Abdelkader Messahel. Le ministre a, en effet, appuyé l'"urgence d'une révision des législations nationales en vue de les adapter aux nouvelles exigences de la lutte antiterroriste dans ses différentes dimensions, y compris la lutte contre l'extrémisme et la déradicalisation". Une manière de dire que le monde s'achemine vers une lutte globale contre le terrorisme, puisque Abdelkader Messahel a évoqué le besoin d'un consensus en la matière. "ll y a nécessité d'élaborer des stratégies et des approches nationales et internationales anticipatives et intégrées avec la participation des acteurs nationaux et en recourant à la coopération internationale", a-t-il indiqué, tout en insistant encore une fois sur "la nécessité d'aller vers des politiques préventives à long terme". C'est, dans ce sens, que l'intervenant a parlé de "la révision dans un certain nombre de pays des instruments politiques et institutionnels de gestion, de protection et de promotion des véritables et authentiques référents religieux et leur utilisation, dont notamment l'organisation de la fetwa, la gestion des mosquées et de la zakat, ainsi que l'amélioration de la formation des imams". Une démarche capable, de l'avis toujours du ministre, de faire face à "la normalisation de la pensée extrémiste induite par la propagande terroriste". L'autre point fort de la Conférence d'Alger est l'échange d'informations. C'est dans cette logique qu'Abdelkader Messahel a souligné l'importance de "lancer des appels en vue de promouvoir et de structurer la coopération internationale dans l'exploitation des matériaux terroristes publiés sur Internet, notamment en raison de la diversité des langues utilisées". D'autres thématiques non moins importantes ont été à l'ordre du jour, à l'exemple de l'islamophobie et de la xénophobie. L'adaptation des législations nationales devrait aussi se faire dans ce sens, puisque le ministre a appelé à combattre cette forme d'extrémisme par la promulgation de lois. M. M.