Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a confirmé que les recettes de l'Algérie en hydrocarbures ont enregistré une baisse de 47,1 % au cours du premier semestre 2015 tout en excluant "une grande variation" des prix du pétrole sur les marchés internationaux jusqu'à l'année prochaine. Ce qui fait baisser les recettes des exportations d'hydrocarbures attendues à 34 milliards de dollars en 2015 contre 68 milliards de dollars en 2014. Or, les importations devront s'établir à 57,3 milliards de dollars contre 65,44 milliards de dollars dans la loi des finances initiale 2015 et 60 milliards de dollars en 2014). Conséquence : les réserves de change ne pourront garantir que 26 mois d'importations à l'Algérie avec le rythme actuel. Ce qui n'était pas le cas, il y a quelques mois, lorsque le matelas en devises du pays pouvait assurer plus de 3 ans d'importations dans le moindre problème. La LFC 2015 a été élaborée sur la base d'un cadre macroéconomique prévoyant une croissance hors hydrocarbures de 5,1% (contre 4,25% dans la LF initiale) et un taux d'inflation de 4% (contre 3%). Le prix du baril de pétrole, pris comme référence, est de 37 dollars pour le calcul du budget et de 60 dollars au niveau du marché. Quant aux recettes budgétaires, la LFC 2015 table sur des recettes de l'ordre de 4 953 mds de dinars, en augmentation de 242,4 mds de dinars par rapport à la loi de finances initiale. En ce qui concerne les dépenses budgétaires de l'Etat, elles passeront à 7 588 mds de dinars (contre 7 692 mds de dinars dans la LF initiale 2015). Cette rationalisation de 104 mds de dinars résultera d'un redéploiement de crédits dans le budget de fonctionnement sans aucun impact sur la bonne marche du service public. Dans ce sens, le déficit global du Trésor sera réduit de 647 mds de dinars par rapport aux prévisions de la LF initiale 2015. Il a ajouté que la rationalisation des dépenses, l'ajournement de certains projets non urgents et la réduction des nouveaux postes de travail dans certains secteurs n'ont pas amené le gouvernement à renoncer à sa politique de soutien des classes ouvrières. "Le gouvernement n'envisage pas d'adopter la politique d'austérité qui, a-t-il dit, a toujours engendré la pauvreté" et que l'Algérie "n'est pas arrivée à ce stade eu égard à la dynamique économique que connaît le pays", précise Abdelmalek Sellal. Grâce à cette dynamique, notamment celle générée par les jeunes et les cadres, avoue-t-il, le produit national hors hydrocarbures a dépassé au cours du premier semestre 2015, le taux de 7%. Au cours de son passage à l'émission "Hiwar Essâa" de la Télévision algérienne, le Premier ministre a mis en exergue les mesures prises lors du dernier Conseil des ministres pour la facilitation de l'investissement et la levée des entraves bureaucratiques au profit des investisseurs. Il a signifié que l'investissement doit rester "purement économique" et non "administratif". À propos des mesures de facilitation au profit des opérateurs économiques, M. Sellal a rappelé celle permettant aux investisseurs de présenter leurs dossiers au niveau local où ils seront, après traitement, validés par la signature du wali. B. K.