Alors que le président Recep Tayyip Erdogan réaffirmait hier la fermeté de son pays face à la menace "terroriste", tout en annonçant la poursuite avec "détermination" de sa lutte contre Daech et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'Otan emboîtait le pas aux Etats-Unis et apportait un soutien indéfectible à Ankara. En effet, les pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), réunis hier en urgence à Bruxelles, à la demande de la Turquie, se sont tous rangés derrière Ankara, auquel ils apportent un soutien appuyé. Le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a clarifié les choses, dès l'ouverture de la réunion des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance, en déclarant : "L'Otan suit les développements de très près et nous assurons notre allié turc de notre forte solidarité." "Le terrorisme sous toutes ses formes ne peut en aucun cas être toléré ou justifié", a-t-il argumenté, en évoquant "l'instabilité aux portes de la Turquie et aux frontières de l'Otan". La veille de cette réunion de l'Otan, les Etats-Unis et la Turquie avaient décidé de renforcer leur coopération militaire pour éradiquer Daech du nord de la Syrie, et le long de la frontière turque. Un responsable militaire américain a affirmé en marge d'une visite du président Barack Obama en Ethiopie que ce nouveau partenariat vise à "établir une zone débarrassée de l'EI et d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie". Selon ce même responsable US, cela impliquerait un soutien turc aux "partenaires au sol" des Etats-Unis, à savoir les troupes de l'opposition syrienne modérée. Il n'en demeure pas moins qu'il a exclu l'instauration d'une "zone d'exclusion aérienne" réclamée par Ankara. Fort de ce soutien, Recep Tayyip Erdogan a assuré qu'il était "hors de question de reculer. C'est un long processus et ce processus se poursuivra avec la même détermination". Il a également soutenu que "le nettoyage de ces régions et la création d'une zone de sécurité permettront le retour chez eux" des 1,8 million de réfugiés syriens installés en Turquie. Ceci étant, l'ennemi numéro 1 pour Ankara reste les rebelles kurdes, dont les bases en Irak continueront à être les cibles de ses frappes jusqu'à ce qu'ils déposent les armes. Erdogan semble n'accorder aucune importance au risque que cela puisse faire voler en éclats le fragile processus de paix engagé en 2012 pour mettre un terme à une rébellion qui a fait 40 000 morts depuis 1984. M. T.