Lorsque, en avril dernier, le directeur général des collectivités locales du ministère de l'Intérieur, Azzedine Belkacem Nacer, avait annoncé la décision de mettre fin à la concession des plages à partir de la saison estivale 2015, on croyait que la messe était dite concernant ces concessions. "Les contrats de concession des plages ne seront plus autorisés, et ceux déjà accordés seront annulés. Des mesures concrètes seront prises pour mettre en application cette décision", avait indiqué le directeur général des collectivités locales du ministère. Mais, quelques jours plus tard, le démenti est venu de la bouche de la ministre du Tourisme et de l'Artisanat de l'époque, Nouria Yamina Zerhouni, qui avait indiqué que celle-ci sera maintenue. En outre, la ministre avait instruit tous les walis des régions côtières pour réserver deux tiers (2/3) de ces espaces aux investisseurs privés tout en promettant que des dispositions sont prises pour garder le caractère "public" qui doit caractériser les plages. Argument avancé : l'incapacité des collectivités locales à contrôler ces espaces, d'où les dépassements qui caractérisent leur exploitation. À son arrivée à la tête du ministère, son successeur, Amar Ghoul, n'a fait que botter en touche en déclarant lors de l'ouverture officielle de la saison estivale que la concession des plages sera laissée à l'appréciation des walis, qui pourront renouveler les contrats des concessionnaires privés. Au final, si les propos des responsables du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ont été couronnés par le plan l'aménagement et d'équipement des grandes plages de la capitale mis en place par la wilaya, dans les autres 13 wilayas côtières, la concession des plages est maintenue. Entre la décision du ministère de l'Intérieur, qui ne veut plus entendre parler de concession, et l'option du ministre du Tourisme qui veut maintenir cette concession déjà encadrée par la loi 03/02 du 17 février 2003 ainsi que le décret et le décret n°04-274 du 5 septembre 2004, des estivants ne savent plus à qui se référer. En attendant le recadrage de la loi sur l'exploitation des plages, le cafouillage semble persister chez les autorités. S. S.