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Nos émigrés arrivent
Vacances au pays
Publié dans Liberté le 30 - 07 - 2015

Mercredi dernier et à l'aéroport international de Constantine, en pleine saison estivale ouverte officiellement le 1er juin, l'accueil des émigrés était juste un slogan. Sur place, aucun agent de l'ONT, des offices de tourisme ou de la direction de tourisme n'était sur place. Le comité de facilitation reste un acquis sur papier bon à agrémenter les rapports officiels. Aucun dépliant expliquant les conditions de séjour, aucune brochure faisant la promotion des sites touristiques et aucun cadeau de bienvenue émanant du secteur du tourisme n'étaient offerts aux arrivées sur le vol de Marseille.
Il est 16h, ce mercredi 22 juillet, lorsque nous arrivons à la Zouaghi au niveau du check-point de la police à hauteur de la bifurcation vers les deux aérogares de Constantine : la nouvelle et l'ancienne. À l'instar des autres automobilistes, l'un des policiers en faction nous fait signe de continuer vers l'ancienne aérogare fermée depuis plus d'une année après la mise en service de la nouvelle. Alors que le parking de la nouvelle aérogare est saturé depuis des heures, nous trouverons avec difficultés une place dans l'ancienne. Nous ferons à pied les 3 km pour rejoindre la nouvelle aérogare sous un soleil toujours tapant à cette heure-ci. La notion de navettes inter-aérogares n'existe plus même au niveau de l'aéroport d'Alger, comme si la qualité de service est devenue inversement proportionnelle aux efforts d'investissement.
À l'aéroport international Mohamed-Boudiaf de Constantine, l'aérogare est dotée de deux sorties. L'une du côté des portes des vols domestiques, l'autre du côté des portes des vols internationaux.
Dehors, en face de la sortie côté des portes des vols internationaux, une importante foule attend sous le soleil, protégés par de petits chapiteaux, l'arrivée d'un vol des hadjis de retour du petit pèlerinage de la omra.
À l'intérieur de l'aérogare, le tableau et l'atmosphère sont tout autre. Il n'y a pas assez de monde, il y a même des places assises et l'air est frais par le truchement de la climatisation. Le site semble bien entretenu, lors de notre passage un agent de nettoyage s'affairait à la besogne. Les sanitaires sont dotés de savon liquide, l'eau coule dans les robinets mais aussi.... par terre. Malgré cette fausse note, il fait bon d'attendre ici le prochain vol depuis Marseille et prévu pour 17h15, l'idée de déguster, entre-temps, un café dans la cafétéria du coin nous tente. Nous serons vite rappelés à la réalité "algérienne" car l'aimable hôtesse de l'EGSA, l'entreprise étatique qui gère l'infrastructure, nous informa que les passagers des vols internationaux seront acheminés directement de la zone sous-douanes vers le parking sans transiter par le hall de l'aérogare. Des panneaux de séparation sont dressés à l'extrémité gauche du site et des policiers veillent au grain.
Accueil des immigrés : scènes de grande... désorganisation !
Retour au parking où des centaines de personnes continuent d'attendre la sortie des leurs qu'ils sont venus attendre sous une chaleur estivale jugée supérieur à la moyenne de la saison selon les services météo dont les bureaux sont installés juste à côté.
16h45, l'hôtesse du bureau d'information annonce l'arrivée du vol Djeddah-Alger, à son bord les pèlerins de la omra. La foule, amassée devant le portail de sortie des vols internationaux, devient plus dense mais les portes sont toujours fermées.
17h15, la même voix annonce l'arrivée du vol d'Air Algérie, le AH 1127 assurant la ligne Marseille-Constantine et la foule, comme portée par la fraîcheur de la voix de l'hôtesse, devient de plus en plus dense sur le parking minute scrutant la sortie des voyageurs. L'attente devient longue.
18h, les premiers passagers commencent à faire leur apparition. À chaque fois que c'est un hadji, identifiable à son accoutrement, c'est la grande cohue. Une dizaine de personnes venue à son accueil courent l'embrasser au seuil de la porte gardée par des policiers de plus en plus dépassés. La foule commence à obstruer le petit couloir de sortie. Les policiers, au moins 6, essaient de canaliser la foule et une course du type chat et souris s'engage entre certains jeunes, des deux sexes, et les policiers.
Dans cette scène de "grande désorganisation", pour reprendre un employé d'Air Algérie, bien gardée par une armada de policiers, la sortie d'un passager en provenance de Marseille crée moins de tensions. Et, ils sont une centaine à avoir pris ce vol affichant complet. Leur configuration est celle de la société algérienne version 2000, selon un personnel commercial navigant : beaucoup de familles, les enfants de bas âge sont de moins en moins présents, et quelques seniors en solo pour la baraka. Le premier passager que nous abordons, appelons-le Mohamed, est un ancien de la presse écrite locale. La soixantaine bien entamée, queue de cheval sous une casquette, il a quitté le pays début des années 1990 pour sauver sa vie, nous dira-t-il, mais l'été est, pour lui, la saison des amours avec son passé, sa ville et les siens. Selon Mohamed, "les conditions de ce vol furent excellentes, l'appareil a décollé et a atterri à l'heure". Il vient en solo passer 15 jours chez lui profitant des tarifs promotionnels en cours chez Air Algérie. Juste, "comme l'aérogare a été reçue récemment, il fallait prévoir au moins deux tapis pour bagages", conclut-il avant d'aller rejoindre son neveux venu l'attendre. Nacer est un jeune immigré né en France, il vient en compagnie de son ami, un Français de souche, passer les vacances en famille. "Les procédures de police et de douanes étaient rapides mais on a perdu du temps à attendre la disponibilité des cadis", témoigne-t-il avant de poursuivre que "le séjour sera chez la famille, au pays des Aurès, avec quelques excursions au bord de la mer et aux sites archéologiques".
19h30, la tension monte encore d'un cran au seuil du portail de sortie de l'aérogare. Les policiers sont sur les nerfs. De temps à autre des débuts d'échauffourées entre badauds venus accueillir les leurs et certains policiers éclataient mais un semblant de calme sera vite retrouvé grâce à d'autres policiers qui arrivent à garder leur sang-froid. Un des sous-officiers grille une cigarette à la va vite comme pour y décharger son adrénaline.
Ici, les gens viennent en famille, en tribu, accueillir les pèlerins de retour et un mot, un geste déplacé d'un policier, d'un manutentionnaire, d'un agent de comptoir peut dégénérer facilement en émeute. Après avoir traversé difficilement le couloir de sortie, une fois au parking, Nassima, la quarantaine, se retrouve face à nous, avec toute sa smala qui l'accompagne depuis Toulon. Pour elle, aussi, les conditions du voyage furent excellentes cette fois-ci, si ce n'est les problèmes de gestion de la foule au niveau de l'aérogare. "Nous sommes venus en famille, durant cette période avec un retour le 7 août prochain afin de profiter des tarifs promotionnels et nous allons passer la totalité du séjour chez la famille", nous explique-t-elle, toute contente de retrouver dans quelques heures la ville de ses parents près de Aïn M'lila. 19h45, la situation devient ingérable au niveau de la porte de sortie des vols internationaux. Comme dans un ultime réflexe de salut, les derniers passagers du vol de Djeddah et de Marseille sont orientés, en catimini, vers la porte de sortie côté vols domestiques à l'autre bout de l'aérogare.
La pression baisse. C'est à 19h01 que le dernier passager quittera la zone sous-douane et sous les youyous car c'est un hadji. Mercredi dernier, en pleine saison estivale ouverte officiellement le 1er juin, l'accueil des immigrés était un slogan car, sur place, aucun agent de l'ONT, des offices de tourisme ou de la direction de tourisme n'était sur place. Le comité de facilitation reste un acquis sur papier bon à agrémenter les rapports officiels. Aucun dépliant expliquant les conditions de séjours, aucune brochure faisant la promotion des sites touristiques, aucun cadeau de bienvenue émanant du secteur du tourisme n'a été offert aux arrivées. Seul un opérateur de téléphonie mobile a distribué gracieusement des puces et c'est de bonne guerre commerciale ! S'il est vrai que ce n'est pas tous les jours qu'un vol en provenance de la France coïncide avec un vol des pèlerins, des questions légitimes se posent sur l'incapacité d'une nouvelle aérogare à faire face aux contraintes d'un marché pourtant connu. Rien ne peut justifier cette décision d'obliger un passager venu de Marseille à sortir directement de la zone sous-douanes au parking sans passer par le hall de l'aérogare, acheter des cadeaux, attendre à l'abri du soleil un ami pris dans les embouteillages, prendre un café...
Le phénomène est vécu aussi en basse saison. Des touristes occidentaux ont été obligés, plusieurs fois, de sortir directement au parking, rentrer de nouveaux à l'aérogare pour prendre un café, acheter une puce téléphonique... Inauguré il y a à peine deux années, la nouvelle aérogare de Constantine n'est pas dotée d'un restaurant, juste café et kalb el louz sont proposés, alors que l'ancienne, construite avant l'indépendance, avait sont snack-bar.
Les 550 passagers cumulés des deux vols de Djeddah et de Marseille ont été traités en 2 heures 16 minutes de temps alors que même au niveau des gares maritimes, avec des flux par milliers, le temps de traitement ne dépasse plus l'heure pour les non véhiculés. Peut-on encore parler de tourisme, de préparation de la saison estivale et du bon accueil des ARE avec de tels investissements inadaptés avant même leur mise en exploitation, des procédures de gestion policières obsolètes à la place des démarches qualités pensées, menées et exécutées par des professionnels ?
À l'heure du billet électronique, du passeport biométrique, de la dématérialisation des documents et procédures de voyages ; à l'aéroport de Constantine, le temps de traitement d'un passager est de 2 heures 16 minutes, un record mondial !
M. K.
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