Etant le plus pourvoyeur en passagers, le réseau France accapare l'attention d'Air Algérie. Son programme de vols pour l'été est concocté tout spécialement pour répondre à la demande de nos compatriotes établis dans l'Hexagone. Cette année, 771 430 voyageurs, dont 365 716 résidant à Paris, sont attendus sur les lignes de la compagnie nationale contre 811 033 en 2005. Selon Abdelkrim Laouer, conseiller du P-DG Tayeb Benouis, cette légère réduction dans l'offre (-5%) s'explique par “le renforcement de la concurrence (d'Air France et d'Aigle Azur)” et “l'identification d'excédents de sièges sur certaines lignes”. Au cours d'une conférence de presse tenue hier au siège d'Air Algérie, il a détaillé les dispositions prises pour parer au flux des émigrés. Mme Tedj, directrice commerciale, a appuyé son exposé en abordant, pour sa part, les mesures prises pour assurer un meilleur contrôle des réservations et de la vente des billets. Devant durer 13 semaines, la saison estivale se distingue par une phase aller (de la France vers l'Algérie) qui s'étalera entre le 25 juin et le 10 août et une phase retour (de l'Algérie vers la France) comprise entre le 20 août et le 10 septembre. Le calendrier des vols a obtenu le quitus de la direction générale de l'aviation française le 17 mars dernier. Face à l'ampleur de la demande, Air Algérie a mis en place un programme supplémentaire qui a été validé à son tour le 7 avril. Outre sa flotte, l'entreprise va devoir affréter deux moyens porteurs (de 150 sièges chacun) pour combler le déficit en places lors de la phase retour. L'ouverture de nouvelles lignes régulières à partir de Sétif (avec deux dessertes hebdomadaires vers Lyon à partir du 25 juin) et de Grenoble (en direction de Constantine), la reconfiguration de la desserte Alger-Toulouse, Nantes-Alger ainsi que l'introduction de fréquences saisonnières entre Constantine et Nice, Oran et Montpellier, Alger et Montpellier et Oran et Bordeaux requierent la disponibilité d'un plus grand nombre de sièges. Sur le plan commercial, les dispositions prises visent un triple objectif. D'après Mme Tedj, il tend à “assurer une large distribution du produit AH à travers les différents canaux de distribution, y compris Internet, faciliter l'opération des réservations au profit du réseau vente et de la clientèle et la contrôler rigoureusement”. À ce niveau, Air Algérie a pour tâche de débusquer parmi ses agents ceux qui ont pour fâcheuse habitude de bloquer des sièges ou d'émettre des OK fictifs. À cet effet, il est envisagé le traitement automatique des réservations qui seront annulées instantanément au-delà d'un certain délai. La vente des billets pour l'été a débuté le 11 avril. En tout, 140 vols sont prévus pour chacune des phases aller et retour. Comme pour le réseau France, les autres lignes internationales en direction de l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Europe ainsi que le trafic domestique connaissent une légère érosion. Sur les lignes intérieures, les vols passeront de 139 à 125. La cherté des tarifs est certainement à l'origine d'une telle défection. En dépit de ses prix onéreux, Air Algérie déplore un déficit d'exploitation annuel de 3 milliards de centimes sur son réseau interne. C'est du moins ce qu'assure M. Laouer. Sur le plan international où le coût des titres de voyage est également mirobolant, la compagnie ne prévoit pas de tarifs promotionnels pour l'été. Néanmoins, ses responsables assurent qu'aucune augmentation n'est envisagée pour les mois à venir. La dernière hausse date de février 2005. SAMIA LOKMANE