Résumé : Samir est vite emporté dans le tourbillon des enfants de l'orphelinat. Mordjana lui présente rapidement Amir, mais ce dernier semble réticent à ses marques de sympathie. Mordjana lui offre un jouet, et Samir en profitera pour lui donner du chocolat. Le courant passe enfin entre lui et son futur père. Mordjana verse quelques larmes. -Elle s'essuie les yeux : -Tu n'y es pas... Je suis plutôt heureuse de vous voir ensemble et si complices. -Des enfants les avaient entourés. Mordjana remet à chacun d'eux un petit cadeau. Ils en furent ravis et exprimèrent leur gratitude par des cris de joie et des rires. -Quel monde merveilleux ! N'est-ce pas Samir ? Le jeune homme tenait toujours Amir dans ses bras, et ce dernier ne semblait pas près de le laisser partir. -Exact ma chérie... C'est un monde insouciant et innocent... Nous étions comme eux à leur âge, mais la vie nous a mûris et a fait de nous les victimes de ses caprices. La directrice du centre, qui s'était éloignée pour un moment pour s'entretenir avec un couple, revint vers eux : -Alors ? Vous êtes toujours là à ce que je vois. Mordjana se met à rire : -Oui... Mon mari est tombé sous le charme de ce petit diable d'Amir et ne veut plus le lâcher. Je ne savais pas que ce premier contact allait être aussi facile entre eux. -Les enfants ressentent le fond de chaque personne qui les approche... A priori, votre mari me semble quelqu'un de bien, et surtout de très sensible. -Vous avez vu juste... Samir est un ange... C'est d'ailleurs lui-même qui, le premier, avait pensé à l'adoption, alors que moi, au début, j'étais réticente à cette idée. -Pourquoi ? Vous semblez pourtant aimer les enfants. -Trop même... Hélas ! La nature me tourne le dos... Je ne pourrai jamais avoir mon propre enfant. -Allons donc... Vous allez prendre bientôt Amir et vous serez comblée... C'est tout comme votre propre enfant. Mordjana soupire : -Heureusement qu'il y a cette opportunité... Samir, qui venait de déposer enfin Amir, revint vers elles : -De quoi discutez-vous donc toutes les deux à bâtons rompus ? -De l'adoption bien sûr... Samir, nous pourrions prendre Amir chez nous dans quelques jours. Il sourit : -J'allais justement te demander si les formalités allaient encore s'allonger... Cet enfant m'a déjà conquis. -Je le voyais bien... Heureusement que j'ai déjà pris les devants pour toutes les formalités. -Vous pourrez venir signer les formulaires dans une dizaine de jours, lance la directrice du centre, hormis une consultation médicale de routine que vous devriez subir chez un de nos médecins, le reste n'est plus qu'un jeu, puisque l'enquête des services de la DAS vous donne carte blanche pour cette adoption. -Parfait... Désormais, je ne vivrai plus que dans cette expectative. -Vous avez raison Mordjana... Cet enfant est très éveillé et s'est attaché à toi comme à sa véritable maman... Je présume aussi que maintenant, il a déjà un papa. Samir sourit : -Je suis heureux de savoir que j'aurai bientôt un fils qui attendra chaque soir mon retour à la maison... -N'est-ce pas que c'est fort agréable de se savoir si désiré ? -Fort bien... Je comprends maintenant que le véritable bonheur c'est celui d'avoir sa propre famille. Le couple prend congé. Mordjana avait promis à "ses" enfants de revenir bientôt. Samir est conquis. Il rejoint sa femme dans cet enthousiasme qu'elle développait envers cette marge de la société, et l'encouragea à faire d'autres actions dans cet orphelinat. Il avait promis d'établir un plan afin d'agrandir le jardin et de rajouter d'autres aires de jeux pour les enfants de tous âges. Par contre, et pour ce qu'il estime être un droit pour ces petits innocents, il s'était rappelé que lui-même, à leur âge, adorait les excursions et proposa de prendre en charge les plus grands pour des sorties pédagogiques et éducatives. Mordjana en était si heureuse ! Elle savait que Samir n'allait pas lésiner sur les moyens pour mettre en exécution ses projets. La semaine passe. Un peu excité à l'idée d'avoir Amir bientôt parmi eux, Samir rentrait chaque soir à la maison, les bras chargés de paquets. Il avait tenu à rajouter dans la chambre du petit d'autres accessoires, tels une table de travail, un petit tableau, des marqueurs de toutes les couleurs, des étagères pour déposer des jouets et des livres... Au grand soulagement de sa femme qui craignait une abdication de sa part. Cependant, et depuis leur visite à l'orphelinat, Samir lui sembla moins distrait et plutôt plus préoccupé par le confort de leur enfant que par autre chose. Il rentrait plus tôt et lui demandait toujours si rien ne manquait pour accueillir Amir. Mais en réalité Samir était très mal dans sa peau. Y. H. (À suivre)