L'équipe municipale de Saoula a perdu de sa cohésion. Elle est divisée d'une part entre les "11" belligérants qui s'opposent au P/APC, et de l'autre, il y a les "7" fidèles baptisés (7+1) qui demeurent acquis au maire Azem Mahfoud. Et depuis, le bras de fer se durcit entre les partisans qui ont à cœur l'intérêt du citoyen et les adeptes qui se découvrent un penchant soudain pour l'opposition. "Depuis, c'est la population qui en pâtit, notamment les familles nécessiteuses qui ont été privées du couffin de Ramadhan et l'arrêt brutal du plan communal de développement (PCD), qui spolie les habitants de Saoula des bienfaits de l'essor social", a déclaré le brave vieux Mila Smaïne, qui est très au fait de l'actualité municipale. Principal grief, le squat opéré sur le foncier agricole d'une commune à vocation agropastorale et qui a permis l'éclosion de deux lotissements, l'un au lieudit Tarcha, sur la route de Sebala, et l'autre à Batigec, sur la route de Draria. "Le maire tergiverse sur l'exécution d'une pile d'arrêtés de démolition d'illicites constructions édifiées depuis le mois de janvier 2013 jusqu'au mois d'octobre 2014 au lieudit Tarcha, et ce, en contradiction avec l'instrument juridique réglementaire de gestion urbaine et communale qu'est l'étude d'un plan d'occupation et un plan de morcellement", a déclaré l'élu local Hassaïne Mohamed, chargé de l'administration et des finances, lors de notre rencontre sur le site même de la discorde. Fort d'un rapport illustré d'images satellitaires qui confirme l'évolution de moult chantiers en cours lancés au début 2013, d'hideux bunkers ont poussé ainsi durant les mois de juin et septembre de l'année considérée sur les terres fertiles de Saoula. C'est que le procès-verbal de constat ne tarit pas de détails autour des tâches de chantiers entreprises durant l'été et l'hiver 2014, soit bien avant la visite de la commission d'enquête mise en place par la wilaya d'Alger. D'un terrain nu aux travaux de terrassement, l'album d'images témoigne de diverses étapes de chantiers, à l'exemple des terrassements jusqu'à l'élévation de construction dans le genre R+3. "L'envoi de cet exposé au P/APC de Saoula, dont ampliation a été faite au wali délégué à la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs et au wali d'Alger, a abouti contre toute attente au gel de nos indemnités d'élus locaux ainsi qu'à l'abrogation séance tenante de nos décisions de détachement de nos employeurs respectifs", a tenu à préciser l'autre élu local et vice-président, Hamidat Arezki, chargé des affaires sociales. Le compte rendu en question, dont copie a été adressée à notre rédaction, pointe de l'index les barons du foncier qui ont fait main basse sur les terres agricoles de Saoula, sans qu'ils soient inquiétés outre mesure par les autorités locales. "Cette mafia détourne les terres appartenant à l'état pour les revendre au prix fort", peut-on lire au bout d'une longue diatribe faite de griefs et d'accusations à l'encontre du maire de Saoula. Contacté à ce sujet, Seghier Mohamed, l'intérimaire de service en l'absence du maire de Saoula pour cause de congé, a déclaré : "Le cas de ces constructions n'est pas une nouveauté. Loin s'en faut, puisqu'elles datent du temps où le sieur Hassaïne Mohamed d'obédience FLN était à sa première mandature à l'APC de Saoula. Aujourd'hui qu'il en est à son troisième mandat élu sur la liste RND, cet opposant de la dernière heure renoue les liens avec sa famille de toujours le FLN et feint découvrir, aux côtés de Hamidat Arezki, le dossier des constructions illicites durant la dernière ligne droite finissante de notre mandat. En outre, c'est aller trop vite en besogne que d'alléguer qu'il y a gel de démolition de ces constructions. S'il en est une preuve, celle-ci est matérialisée par une commission constituée du wali d'Alger en personne, de l'ancien wali délégué de Bir Mourad Raïs et de l'actuel maire, en l'occurrence Azem Mahfoud, qui s'était déplacée à deux reprises sur les sites de Tarcha et Batigec aux fins de procéder à la démolition effective de ces constructions, aidée en cela par la force publique. Seulement, la faisabilité de la chose a été reportée en raison des vices de forme juridiques qui entourent ce dossier et de nombreuses réserves qu'il appartient au wali d'Alger d'ordonner qu'elles soient levées. Pour ce faire, laissons le temps au nouveau wali délégué de Bir Mourad Raïs d'étudier ce dossier, qui requiert de la sérénité en lieu et place de toute cette agitation qui ne sert pas l'intérêt de la collectivité." Ceci étant dit, notre interlocuteur, qui est aussi le responsable de l'annexe administrative de la bourgade de Meridja, ne s'explique pas le boycott, de la part de ces élus, du calendrier chargé des sessions ordinaires où il y a encore tant à faire pour le bien-être de la population locale. "Pourtant, tout allait si bien durant toutes ces années de gestion collective, au cours de laquelle ont adhéré ces désormais opposants à moult ordres du jour de nos réunions de commissions paritaires. D'autant plus que le dossier de la discorde n'explique pas à lui seul la défection de nos anciens collègues", a conclu notre interlocuteur. Les habitants de Saoula se demandent enfin quelle mouche a piqué ces deux élus Hassaïne Mohamed et Hamidat Arezki, après avoir siégé durant trois années dans l'exécutif (vice-présidence et présidence de commission) à changer de camp et découvrir, à deux ans de la fin de mandat, les bienfaits et les avantages de l'opposition. L'appel à la sagesse sera-t-il entendu ? Il y va de l'intérêt d'une commune à l'aspect miséreux. Louhal Noureddine /Hanafi H.