Inondations, maisons effondrées, routes bloquées et quartiers isolés, In Guezzam est en état d'alerte. Les chutes de pluie qui se sont abattues durant les dernières 48 heures dans cette ville frontalière nichée aux confins de la wilaya de Tamanrasset, ont occasionné d'importants dégâts. Le premier bilan dressé par la cellule de crise mise en place par les autorités de la wilaya fait état de plus 100 familles sinistrées, dont 52 ont échappé au trépas en assistant impuissantes à l'effondrement de leurs bâtisses. Les intempéries ont causé de graves désagréments, corrobore le chef de cabinet de la wilaya, Bellounis Hacène, qui indique que de gros moyens ont été déployés pour faire face à cette catastrophe naturelle. Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été déplorée, précise-t-il. Une source locale, contactée par nos soins, fait savoir que les habitants des quartiers sinistrés, à savoir Kounta ouest et est et la cité des 600-Logements, ont été évacués in extremis par les éléments de la Protection civile et ceux de l'ANP pour s'évertuer à dégager sans dommages collatéraux la boue charriée par les torrents et l'eau pluviale des maisons complètement inondées. L'opération de sauvetage, menée en coordination avec les autorités locales suite au déclenchement du plan Orsec, a permis ainsi de sauver plusieurs vies dans cette municipalité qui, affublée de royaume de la contrebande, ressemble plutôt à une cité dortoir qui peut être tout sauf une wilaya déléguée. Une commission de wilaya chargée de l'évaluation des dommages a été dépêchée sur les lieux aussitôt l'alerte donnée. Des vivres ont également été acheminés vers les quartiers affectés, assure M. Bellounis qui confirme l'arrivée, mardi, du premier convoi d'aides composées de quelques tentes et de produits alimentaires de première nécessité. Cependant, les quantités envoyées demeurent insuffisantes compte tenu du nombre de sinistrés, s'est lamenté un responsable élu dans une déclaration à la radio locale. Parlant sous couvert de l'anonymat, une source auprès de la wilaya argue du fait que tous les sinistrés déclarés par la cellule de crise ont déjà bénéficié de logements sociaux et d'aides à l'habitat rural. "Ils ont bravé le risque de se loger dans des bâtisses décrépites et qui menacent ruine que d'habiter les nouvelles maisons, qu'ils préfèrent louer à des ressortissants étrangers moyennant rétribution", ajoute notre source en pointant du doigt toutes les autorités municipales. Un dossier parmi tant d'autres qui s'ajoute à la liste des esclandres sur lesquels le wali délégué de cette collectivité, où le prix d'un fût de carburant de 200 litres dépasse les 35 000 dinars, devrait sérieusement se pencher. R.K.