Le procès des cinq Marocains, qui étaient détenus à la base militaire américaine de Guantanamo, a été lundi reporté une nouvelle fois au 17 janvier prochain, alors que la cour de Rabat a refusé, au cours de cette audience consacrée à l'examen d'une requête du procureur, la liberté provisoire pour deux détenus. Ce procès, qui entre dans le cadre de la loi antiterroriste, est le plus médiatisé en raison du caractère des prévenus, dont l'un, Abdallah Tabarek, aurait été le garde du corps d'Oussama Ben Laden, chef du réseau terroriste d'Al Qaïda. La cour d'appel de Rabat, spécialisée dans les procès des cellules terroristes marocaines, a une nouvelle fois refusé d'accorder la liberté provisoire pour deux des cinq prévenus, alors que trois autres ont déjà bénéficié, lors d'une précédente audition, de la liberté provisoire. La séance de lundi a été notamment consacrée à la demande du procureur général qui avait demandé un complément d'enquête et une confrontation entre les cinq prévenus et Nouredine Nafa, qui purge une peine de vingt ans de prison. Nouredine Nafa serait membre du groupe terroriste marocain du Gtcm (Groupe islamique combattant marocain). Par ailleurs, Abdallah Tabarek, qui avait démenti avoir été le garde du corps de Ben Laden en Afghanistan et au Soudan, Redouane Chekkouri et Mohamed Ouzzar ont bénéficié la semaine dernière de la liberté provisoire, demandée par leurs avocats. Seuls Mohamed Maâzouz et Ibrahim Benchekroun comparaissent encore en état d'arrestation. Les principaux chefs d'inculpation retenus contre Abdallah Tabarek, Mohamed Mazouz, Mohamed Ouzar, Redouane Chekkouri et Ibrahim Benchekroun pour appartenance à une bande criminelle, non-dénonciation de crime, atteinte à la sûreté de l'Etat, assistance à une bande criminelle et participation à la falsification et à l'usage d'un passeport. Les cinq Marocains, arrêtés en Afghanistan et au Pakistan, avaient été détenus pendant deux ans et demi à la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba. Le 1er août dernier, les autorités judiciaires américaines les avaient remis aux autorités marocaines, et avaient exigé qu'ils soient jugés et condamnés selon la loi antiterroriste, rappelle-t-on.