Résumé : Le grand jour arrive. Samir et Mordjana s'apprêtent à récupérer Amir de l'orphelinat. La jeune femme ne tenait plus en place. Enfin, elle aura un enfant qu'elle pourra promener et gâter. Samir aussi semblait heureux à cette perspective. Il propose à Mordjana de mettre le petit dans une crèche pour un premier temps... Elle secoue énergiquement sa tête : -Non... Je ne veux pas le mettre dans une crèche... N'oublie pas qu'il a vécu dans un orphelinat... -Raison de plus pour ne pas le couper brutalement du milieu enfantin où il a grandi.... -Je l'emmènerai tous les jours au jardin, au parc, à la plage, au restaurant, et dans tous les lieux de loisirs... -Tu oublies que tu travailles... Tu n'auras pas le temps d'être avec lui toute la journée.. -J'ai déjà tout prévu... J'ai demandé quelques mois de congé sans solde... Lorsque les vacances d'été seront finies, j'aviserai. Samir sourit : -On peut d'ores et déjà dire que j'ai un rival. Elle se serre contre lui et l'embrasse dans le cou : -Tu n'auras jamais un rival Samir... Mon amour pour toi ne pourra souffrir d'aucune anomalie... Je t'aime tellement que je préfèrerais mourir que t'abandonner... Jamais, au grand jamais, je n'aimerai quelqu'un autant je t'aime mon chéri. Emu, il la prend par les épaules et la regarde dans les yeux : -Peut-être que je ne mérite pas autant d'amour Mordjana... Peut-être qu'au fond de moi, se cache un être perfide qui pourra te trahir ou te faire souffrir. Elle secoue la tête : -Je ne pourrais imaginer un instant que mon Samir puisse me cacher quoi que ce soit... Il déglutit et baisse les yeux : -Heu... Je suis un être humain, avec tout ce que cela suppose... Je ne pourrais être aussi parfait que tu le penses. Elle acquiesce : - Je sais... Tu travailles avec des femmes, tu rencontres des gens de tous les niveaux... Tu es obligé d'assister à des conférences, des déjeuners-débats, et tu as des rencontres sur le terrain... Parfois une femme te tape dans les yeux. Cela se comprend. Mais je sais aussi que tu m'aimes... Un amour aussi sincère ne pourrait être trahi. Samir sentit sa gorge se nouer. Il se détourne de sa femme, afin qu'elle ne remarque pas ses yeux larmoyants : -Assez parlé de nous... Allons prendre rapidement un petit-déjeuner, avant d'aller récupérer Amir. La journée était chaude et printanière. À l'orphelinat, on avait fait sortir tous les enfants dans le jardin. Les balançoires, les toboggans, les terrains de sable, etc., étaient pris d'assaut. Une convivialité régnait entre ces petites têtes, qui ne demandaient qu'à s'amuser et à mordre la vie à pleines dents. Amir était sagement assis sous un arbre. Il tenait dans ses bras son jouet préféré : le spiderman. La veille au soir, sa maman était venue lui expliquer qu'à partir du lendemain, il quittera ces lieux où il avait grandi et se rendra dans la grande maison où elle habitait avec son papa... Se rappelle-t-il de lui ? Il avait hoché la tête. Et comment ! Il se rappelait bien sûr du grand monsieur à l'allure athlétique, qui l'avait pris dans ses bras pour le jeter en l'air plusieurs fois. Il avait bien apprécié ce "papa" qu'il ne connaissait pas encore, mais qui lui avait semblé très gentil et très généreux. Ce matin, on lui avait fait prendre une douche et on lui avait donné des vêtements beaux et tout neufs en lui recommandant de faire très attention pour ne pas les salir, puisqu'il devrait les garder sur lui une bonne partie de la journée. Ses parents vont venir le chercher sûrement dans la matinée et il va les attendre sagement sous cet arbre. Quelqu'un prononce son nom. Il relève la tête et reconnaît sa maman. Son papa aussi était là... Tous les deux discutaient et riaient avec quelques membres du personnel. Ils remarquèrent enfin sa présence et s'approchèrent de lui. Mordjana ouvrit grand ses bras pour le serrer contre elle : -Amir mon chéri... Nous voilà enfin réunis pour toujours... Nous allons t'emmener avec nous à la maison, où tu fais déjà partie intégrante de la famille. Il ne répondit pas et se contente de se lever et de suivre ses nouveaux parents. Samir lui sourit en lui ébouriffant les cheveux : -Alors fiston...Tu es heureux de partir avec nous ? Amir s'approche de lui et lui prend la main. Samir le soulève dans ses bras : -Désormais, tu as une famille qui va veiller sur toi mon fils. Mordjana s'approche : -Oui... Je veillerai sur lui comme sur la prunelle de mes yeux. -Je ne parle pas uniquement de toi, petite égoïste. Je suis aussi responsable de cet enfant. Tu as tendance à l'oublier trop souvent Mordjana. Elle sourit : -Mais non, je ne l'oublie pas... Je suis juste un peu excitée à l'idée d'avoir auprès de moi Amir... Auprès de nous, s'empresse-t-elle d'ajouter en remarquant les sourcils froncés de son mari. Y. H. (À suivre)