Le contrôle et le suivi du projet de la construction de la Grande-Mosquée d'Alger ne seront plus confiés au bureau d'études (BET) allemand, concepteur de l'architecture de cet ouvrage d'art. Le contrat, qui lie la partie algérienne au groupement allemand KSP/K+K (Krebs-Kiefer), a expiré le 31 juillet dernier et n'a pas été renouvelé. Selon des sources sûres, c'est le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune lui-même, qui a pris cette décision. L'on aurait retenu de nombreux griefs contre le BET allemand. La tutelle ne semble pas satisfaite de l'état d'avancement des travaux. Le projet accuse un retard flagrant évalué à plus de 18 mois, difficile, voire impossible, à rattraper. Des insuffisances techniques seraient également reprochées au BET. Une chose est certaine, cette mission échoira désormais à un groupement de BET algériens. Au cours de l'une de ses visites d'inspection, M. Tebboune a incité l'entreprise réalisatrice chinoise, CSCEC, à renforcer ses effectifs et à accélérer la cadence de l'édification de ce vaste chantier. Il a instruit les responsables de cette société pour qu'elle double ses employés qui sont passés de 600 personnes au début, pour atteindre les 2 000 actuellement. Mieux, pour atteindre les objectifs fixés, a-t-il affirmé, il faut arriver à employer au moins 3 000 travailleurs et couler de manière cyclique entre 12 000 et 20 000 m3 de béton armé. Le ministre a indiqué, hier, que le gros œuvre du projet est achevé à 65%, estimant que cette infrastructure sera réceptionnée dans les délais impartis, c'est-à-dire, en septembre 2016. Le projet devait être livré initialement durant le 1er semestre de l'année en cours. Par ailleurs, notre source a indiqué que le conseil d'administration de l'Epic, chargé de la gestion du projet, a été installé hier. Il est présidé par le secrétaire général du ministère. Le coût contractuel du projet cher à Bouteflika et estimé à plus d'un milliard de dollars aurait été revu à la hausse. Le conseil d'administration de l'Epic installé hier Les différents glissements qu'a connus le planning du projet aura, à coup sûr, des répercussions sur le plan financier. Le marché a, faut-il le rappeler, été signé entre l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El-Djazaïr (Anargema) et l'entreprise CSCEC pour un délai de réalisation initial de trois ans. Les travaux ont démarré en févier 2012 et la mosquée devait être en principe réceptionnée durant le 1er semestre de l'année 2015. L'on aurait évoqué aussi un problème de sismicité sur la parcelle de terrain dédiée à cette mosquée. D'où la décision de faire appel à un expert allemand de renom pour calculer la sismicité du minaret d'une hauteur de 270 mètres dont 44 mètres ont été déjà construits. Ce n'est pas de l'avis de notre interlocuteur qui dément de manière catégorique cette information. Pour lui, le calcul sismique a été effectué de manière rigoureuse avec l'approbation du CTC (contrôle technique de constructions) et le CGS (centre de génie sismique). S'étendant sur plus de 20 hectares, l'infrastructure compte douze bâtiments indépendants dont une salle de prière, une esplanade, un minaret, une bibliothèque (2 000 places), un centre culturel, une maison du Coran (300 places), un musée d'art et d'histoire islamiques, un parking pour 6 000 véhicules, des bâtiments administratifs ainsi que des espaces réservés à la restauration. B. K.