Après Kamel-Eddine Fekhar et Nacer-Eddine Hadjadj, c'est autour de l'ex-tête de liste du RCD à Berriane, lors des législatives de 2012, Kerrouchi Nourredine, de passer à la trappe. La liste "des détenus politiques", pour reprendre le propos de Me Salah Dabouz, s'élargit avec cette nouvelle arrestation. L'affaire remonte à quelques jours, lorsque Kerrouchi Nourredine, qui est notamment fonctionnaire à la wilaya de Ghardaïa, se rendait en mission à la daïra de Berriane. "À la sortie d'une réunion de travail, il a été appréhendé par trois policiers. Il est sous mandat de dépôt à la prison de Ghardaïa", affirme Me Salah Dabouz, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Laddh), et membre du collectif d'avocats dans le cadre des arrestations opérées dans la vallée du M'zab depuis les récents évènements malheureux survenus dans la région. Notre interlocuteur remet, d'abord, en cause l'ordonnance du mandat de dépôt qu'il juge "illégale". C'est dans ce sens qu'il défie le ministre de la Justice Tayeb Louh, lequel soutenait récemment que les arrestations sont opérées conformément à la loi, d'autoriser une commission indépendante à enquêter sur place. "Les arrestations se font en violation de la loi", persiste-t-il à soutenir. Ensuite, Mealah Dabouz considère que les chefs d'inculpation retenus contre Kerrouchi Nourredine sont "exagérés". Il s'agit, selon lui, de l'article 87 bis du code pénal où "est considéré comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions...". Me Salah Dabouz insiste sur le caractère "politique" d'arrestations "dirigées contre des porteurs d'opinion ou toute personne susceptible de critiquer le pouvoir". Il ajoute qu'il a rendu visite, il y a trois jours, à Kerrouchi Nourredine et que celui-ci "était choqué par son arrestation et qu'il ne comprenait pas encore pourquoi il était derrière les barreaux". Pourtant, affirme toujours Me Salah Dabouz, son mandant a diminué ses activités politiques depuis qu'il prépare son doctorat en droit. Par ailleurs, le président de la Laddh a fait savoir qu'il a été demandé "aux prisonniers politiques" de faire un rapport détaillé sur les conditions de détention à la prison de Ghardaïa et celle d'El-Ménéa. "Le travail a été accompli et nous sommes en train de consolider le rapport pour le rendre prochainement public", a-t-il indiqué.