Pour Me Salah Dabouz, le militant Kamel-Eddine Fekhar présente toutes les garanties de sa liberté provisoire. La chambre d'accusation de Ghardaïa devrait statuer aujourd'hui. Le collectif d'avocats de Kamel-Eddine Fekhar et de ses 24 compagnons en détention à la prison d'El-Ménéa plaidera aujourd'hui devant la chambre d'accusation du tribunal de Ghardaïa, l'annulation de l'ordonnance du mandat dépôt émise le 15 juillet dernier par le juge d'instruction de la même institution judiciaire. "Le code pénal a été amendé et les nouvelles dispositions sont publiées depuis le 23 juillet au Journal officiel. Le mandat de dépôt doit répondre à une certaine forme dans le sens où le juge d'instruction a l'obligation de notifier son ordonnance par des situations prévues par la loi. Aucune notification n'a été faite dans ce sens, mais plus grave encore l'ordonnance du mandat de dépôt n'a pas été, à ce jour, mise à notre disposition. À défaut, nous allons plaider le vice de forme", explique Me Salah Dabouz, porte-parole du collectif d'avocats de Kamel-Eddine Fekhar et de ses compagnons. Il sera, en effet, lui et au moins cinq autres avocats, à savoir Me Oubekka, Me Bamoune, Me Rahmouni et Me Chalabi à plaider aujourd'hui la liberté provisoire pour les mis en cause. "Kamel-Eddine Fekhar présente toutes les garanties de sa liberté provisoire. Depuis qu'il a des problèmes avec la justice, il a répondu à plus de 50 convocations. Le 9 juillet dernier, lorsque des rumeurs ont commencé à circuler sur un mandat d'arrêt émis contre lui, il s'est présenté de son propre chef au procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa. Ce jour-là, on l'avait rassuré qu'il n'y avait aucune poursuite contre lui, avant qu'il ne soit arrêté dans la même soirée", souligne Me Salah Dabouz. Son état de santé se détériore dangereusement Toujours selon notre interlocuteur, l'état de santé de Kamel-Eddine Fekhar, en grève de la faim à la prison d'El-Ménéa depuis plus de 15 jours, se détériore dangereusement. "Son neveu lui a rendu visite aujourd'hui (hier ndlr), et Kamel-Eddine Fekhar lui a fait savoir qu'on lui a encore enlevé le sucre pour l'obliger à arrêter la grève de la faim. Avec uniquement de l'eau, son taux de glycémie baisse dangereusement. Sa vie est sérieusement menacée", affirme Me Salah Dabouz, tout en regrettant que les promesses du juge d'instruction pour que son mandant ne soit plus privé de sucre n'aient pas été tenues. Enfin, le représentant du collectif d'avocats a tenu à faire porter un message de Kamel-Eddine Fekhar : "Il faut dire au peuple algérien que nous avons une Constitution mais qui n'est pas mise en vigueur. S'agissant de mon cas, elle n'a pas été appliquée. Les responsables du pays gouvernent selon leurs sautes d'humeur. Ils incarcèrent qui et comme ils veulent et ils libèrent suivant la même logique." Pour rappel, Kamel-Eddine Fekhar et ses 24 compagnons ont été inculpés pour des faits criminels lors des événements tragiques qu'a connus la vallée du M'zab au début du mois de juillet. M. M.