La coordination des villages avec les associations de Bouira ont décidé de se réapproprier ce site et le mettre au service des familles qui aimeraient se détendre dans cet endroit situé à quelques encablures du majestueux Djurdjura. Il est 10h. Le tableau de bord indique 40°C à l'ombre. Il a fallu rouler une heure sur une route sinueuse, bordée d'arbres fruitiers fortement dominés par le figuier, pour arriver à Helouane, un village niché à plus de 1000 m d'altitude. Sur place, le climat est plus doux : 28°C en cette journée, pourtant, caniculaire du début du mois d'août. Au milieu d'un décor féerique, nous empruntons une route qui nous conduit vers un plateau situé encore plus haut : Tizi Oujaâvouv, ce site retenu depuis maintenant cinq ans pour en faire une zone d'expansion touristique. En hiver, cet endroit paradisiaque est inaccessible. En 2012, c'était l'ANP qui avait mobilisé ses engins pour dégager la route recouverte de plus de deux mètres de neige. Aux abords de la route, des centaines de sacs-poubelles sont alignés sur la route principale reliant les wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira. Selon notre guide, c'est le fruit d'un volontariat organisé le 16 juin 2015 par la coordination du arch d'Ath Helouane. "Non seulement nous avions voulu débarrasser ce magnifique site de tous les immondices, mais notre objectif était surtout de déloger ces bandes de malfrats et de délinquants qui l'écument. D'ailleurs, le jour même, peu avant la tombée de la nuit, nos vigiles ont arrêté deux personnes", nous confie-t-il. La coordination des villages avec les associations de Bouira ont décidé de se réapproprier ce site et le mettre au service des familles qui aimeraient se détendre dans cet endroit situé à quelques encablures du majestueux Djurdjura. "En plus des comportements indésirables de certains, il est devenu un lieu de prédilection même des malfaiteurs qui agressent les familles de passage ou celles qui y viennent pour se détendre", ajoute notre interlocuteur, soulignant que depuis cette action de volontariat, d'autres opérations ont suivi. Durant les deux jours de l'Aïd El-Fitr, les jeunes des deux versants, de Bouira et Bounouh, ont non seulement dégagé les sacs-poubelles remplis de détritus vers la décharge publique de Bouira mais ils ont aussi sécurisé les familles venues passer une journée dans ce site. "Nous avons planté des pancartes sur lesquelles nous avons appelé tout le monde à respecter ce lieu. Nous avons conclu qu'il faut plus de rigueur pour se faire entendre. C'est pour cela que nous avons commencé par sensibiliser les récalcitrants avant de passer à la méthode forte", nous répond l'un des jeunes ayant arrêté deux dealers remis à la Gendarmerie nationale. Depuis ces faits, le site est fréquenté par un plus grand nombre de familles. Nombreuses sont les familles qui y viennent pour fuir la canicule de Bouira et de Bounouh et même d'ailleurs.
Tizi Oudjaâvouv, un site à promouvoir Ce ne sont pas les sites touristiques qui manquent dans ce massif montagneux, mais c'est beaucoup plus leur prise en charge. Alors qu'on estime que le tourisme pourrait rapporter plus que le pétrole, sur le terrain rien n'est fait. Ce site de plus de 138 ha plantés de pins et de sapins en est un exemple édifiant. "Il est intégré dans le Parc national du Djurdjura, mais à l'exception de quelques actions menées sporadiquement par les forestiers, rien n'est réalisé pour en faire un site touristique attractif et rentable", regrette notre guide, qui nous confie que même le dossier d'un investisseur qui voudrait y construire un village en bois est enterré dans les tiroirs de l'administration. De son côté, le maire de Bounouh est prêt à concourir par les moyens dont dispose l'APC pour aménager un tant soit peu ce plateau. "Si on nous demande de participer à sa promotion, nous ne dirons pas non. Certes, nos moyens sont dérisoires, mais nous pourrons quand même prendre part avec nos idées", nous avait déclaré le P/APC qui dit songer à placer au moins des chaises et des tables dans cet endroit afin de permettre aux familles d'être à l'aise. Ce site de Tizi Oujaâvouv figure pourtant parmi les cinq zones d'expansion touristiques (ZET) de montagne depuis 2010, mais depuis, il n'est plus qu'une promesse sans cesse renouvelée dans le discours des différents responsables et ministres. En attendant, ce sont des associations qui continuent de faire des sacrifices pour sauvegarder et promouvoir les lieux. Peu avant de quitter cette zone, des véhicules commencent déjà à se garer des deux côtés de la route, et les familles s'installent entre les arbres en quête de fraîcheur. O. G