La désormais "affaire Nacer-Eddine Hadjadj", secrétaire national à l'aménagement au RCD et néanmoins ancien maire de Berriane, préoccupe au plus haut point la direction du parti qui dénonce "une cabale judiciaire" préméditée contre ce militant arrêté et placé en détention provisoire depuis le 26 juillet dernier à Berriane. Dans un communiqué rendu public hier, le RCD dénonce notamment le fait que ce justiciable ait été "privé de sa défense et par là de ses droits fondamentaux en tant qu'accusé et, de plus, bénéficiant de la présomption d'innocence". Le RCD s'indigne du fait que le dossier de Hadjadj ait été "examiné en catimini et à l'insu de la défense de l'accusé" à la cour de Ghardaïa. "Alors que le collectif d'avocats de la défense était dans l'attente de la programmation du dossier par devant la chambre d'accusation près la cour de Ghardaïa, cette dernière a examiné et promptement rejeté l'appel en date du 11 août 2015, en catimini et à l'insu de la défense de l'accusé qui n'a pas été légalement avisée de la date de l'audience", souligne le communiqué du RCD, jugeant que l'accusé subit ainsi "un véritable acharnement judiciaire en violation des lois et règlements en vigueur". Le RCD dénonce "une atteinte flagrante aux droits de la défense et une violation de la Constitution et des lois de la République ainsi que des conventions internationales dûment ratifiées par l'Etat algérien". Le RCD regrette que "cette grave entorse aux dispositions du code de procédures pénales procède d'une volonté délibérée d'instrumentaliser, une fois encore, l'appareil de la justice dans le but de faire aboutir une poursuite pénale qui se résume en une simple cabale judiciaire...". Le parti de Mohcine Belabbas n'y va pas sans rappeler que Nacer-Eddine Hadjadj fait l'objet de "harcèlements politico-judiciaires continus" depuis déjà plusieurs années. Ses déboires ont commencé avec sa destitution "illégale" de son poste de maire en 2008, avant qu'il ne soit arrêté en 2014 pour des faits qui, rappelle le RCD, se sont avérés "fallacieux et fantaisistes". De tels agissements répétés, appréhende le RCD, participent d'"une volonté de pourrissement de la situation dans une région où les provocations et les tensions entretenues ont déjà causé de nombreux morts et risquent, à terme, de mener vers l'irréparable". Le non-respect des procédures judiciaires dans les procès de détenus arrêtés suite aux violents affrontements de Ghardaïa avait, rappelons-le, déjà été dénoncé par l'avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), Salah Debouz. Comme le RCD, cet avocat qui défend, par ailleurs, le dossier de Kamel-Eddine Fekhar, ne s'était pas moins focalisé sur le cas de l'ancien maire de Berriane. Et l'affaire ne fait que commencer... F.A