Le marché de gros des fruits et légumes et celui des véhicules, sis au lieudit Bouyizen, dans la périphérie de la ville d'Akbou, sont fermés depuis le 19 août dernier, par les habitants du quartier Hibouche, en signe de protestation contre la dégradation de leur cadre de vie. Les citoyens protestataires, excédés par le laxisme des autorités locales quant à la prise en charge effectives de leurs doléances, se plaignent notamment de "la situation anarchique et ses graves conséquences sur la stabilité sociale de notre quartier", de "la défaillance et la vétusté des réseaux d'assainissement et d'AEP, chutes de tension et coupures fréquentes du courant électrique, squattage des trottoirs, embouteillages et stationnements anarchiques des commerçants tout au long de la route menant au marché, la dégradation des conditions d'hygiène générée par la pollution des alentours du marché, la nuisance sonore et le vacarme provoquant un tapage nocturne...". Selon l'un des habitants du quartier Hibouche, Laâziz Hamimi, la décision de recourir à cette action radicale a été prise par les riverains du marché de gros, après que les responsables locaux eurent tourné le dos à leurs revendications. "Face à cette situation de pourrissement engendrée par la fuite en avant des autorités locales qui sont incapables de régler ces problèmes, nous avons décidé de procéder à la fermeture de la route menant au marché jusqu'à la satisfaction de nos revendications légitimes", nous fera savoir M. Hamimi qui tient à ajouter que les habitants de son quartier menacent de recourir à d'autres actions de protestation plus radicales, notamment le blocage de la RN26 reliant Béjaïa à Alger via Bouira. "Nous demandons l'intervention du wali de Béjaïa pour mettre fin à cette situation de pourrissement induite par l'attitude des responsables locaux qui s'avèrent incapables de trouver une solution idoine à ce problème, du fait qu'ils refusent la voie du dialogue et de la concertation", nous indiquera, en outre, notre interlocuteur. Pour sa part, l'élu indépendant, Mouloud Salhi, chef de file de l'opposition à l'APC d'Akbou, déplorera que "la commune d'Akbou, qui recèle d'énormes potentialités économiques et touristiques, est aujourd'hui otage d'une maffia en panne d'idées et de projets de développement", avant d'ajouter : "Le comble est que personne ne veut entendre nos multiples appels de détresse. Nous n'avons jamais cessé d'interpeller par écrit les autorités concernées, du chef de la daïra d'Akbou jusqu'au Premier ministre, sur la situation grave que vit depuis trois ans notre commune, mais en vain ! Aucune autorité n'a daigné nous écouter. Dommage pour la ville d'Akbou !". Par ailleurs, M. Salhi affirme ne pas comprendre comment l'exécutif communal d'Akbou n'arrive pas à organiser et réguler ses deux marchés de Bouyizen, qui engrangent les caisses de la commune d'une dizaine de milliards de centimes par an environ. Il faut souligner que cette fermeture temporaire du marché de gros d'Akbou, seul et unique dans la vallée de la Soummam, a provoqué une tension perceptible sur les fruits et légumes dont les commerçants grossistes approvisionnant la région, sont empêchés d'accéder au marché par les citoyens protestataires. Enfin, il est à noter que nous avons tenté d'entrer en contact avec le maire d'Akbou au sujet de ces problèmes posés par ses concitoyens, mais il s'est avéré que ce dernier était encore en congé de détente. K.O.