C'est la crise dans la région de la vallée de la Soummam. Les fruits et légumes se font rares et les prix ne cessent de grimper. Cette situation inquiétante à plus d'un titre est la conséquence d'une action de protestation initiée depuis quelques jours par les habitants des maisons jouxtant le marché de gros d'Akbou, qui a lui seul permet l'approvisionnement de la totalité des communes de la vallée de la Soummam. Les riverains bloquent l'accès aux camions des grossistes. Ils protestent contre la dégradation de leur cadre de vie. Voilà cinq jours que la fermeture persiste et rien ne présage d'une solution tant les protestataires campent sur leurs positions. Ils exigent des autorités communales, la réalisation d'un réseau de voirie, pour mettre fin à la stagnation des eaux usées, le réaménagement de la route dégradée par le passage incessant des poids lourds, le respect des horaires de travail par les commerçants grossistes, la fin du squat des trottoirs et aussi l'hygiène du quartier. Ce sont là les principaux points contenus dans une plate-forme de revendications élaborée et remise à qui de droit. Le blocage de cette route a provoqué une rupture sans précédent de l'approvisionnement des marchés et des magasins des produits agricoles (fruits et légumes) et une augmentation vertigineuse des prix de ces produits. Certains produits sont introuvables sur les étals. Dimanche dernier, les autorités locales ont invité les protestataires au dialogue pour éviter que la situation ne se corse plus qu'elle ne l'est déjà. Une commission d'enquête a été dépêchée sur les lieux pour recenser les problèmes de ces habitants et procéder par étapes au règlement de la situation. La colère des habitants etait toujours perceptible hier. Les protestataires ont maintenu sur la chaussée les barricades, faites de troncs d'arbres et de pierres. Hier, les conséquences de la fermeture de ce marché de gros, le deuxième au niveau de la wilaya, se font ressentir. Des pénuries sont signalées chez les détaillants en fruits et légumes et les marchés de toutes les régions de la vallée de la Soummam sont en rupture de stock. Intervenant dans une conjoncture estivale, qui se singularise par la succession de célébrations de fêtes de mariages et donc une forte demande en matière de fruits et légumes, la fermeture de ce marché de gros s'est soldée d'ores et déjà par une flambée soudaine des prix. Alors que les marchés traditionnels n'ont plus rien à vendre, les marchés informels poussent comme des champignons tout au long de la Route nationale 26.