Le Conseil de Redouane Osmane appelle les syndicats autonomes à s'unir dans un véritable front contre le bradage des libertés. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), Redouane Osmane, a tenu hier à manifester son soutien indéfectible à ses collègues du Cnapest contre lesquels une action en référé a été intentée par le ministère de l'Education en prévision de la grève des 9 et 10 de ce mois. Dès le début de l'après-midi, M. Osmane et ses collaborateurs du CLA ont été présents dans le hall du tribunal Abane-Ramdane pour soutenir leurs amis du Cnapest. Pour lui, c'est là une position de principe de son conseil pour protester contre la volonté des pouvoirs publics de “piétiner le droit à la grève et, par extension, le libre exercice de l'activité syndicale”. Notre interlocuteur ne se fait pas d'illusions quant au verdict du tribunal. “Il suffit d'un coup de fil pour que la justice prononce une lourde sentence contre nos amis. Je suis sûr qu'ils connaîtront le même sort que celui des syndicalistes du Snommar”, (les marins, ndlr) Et en attendant que les plaidoiries commencent, Redouane Osmane tente de sensibiliser les collègues de Méziane Mériane sur la nécessité d'unir les efforts des deux syndicats pour contrer la “machine répressive du ministère”. Aussi a-t-il distribué dans l'enceinte même du tribunal la déclaration du CLA dans laquelle il soutient la démarche du Cnapest et dénonce la tentative liberticide des pouvoirs publics sur l'activité syndicale. Pour lui, la déclaration de Benbouzid selon laquelle la grève du Cnapest serait illégale n'est autre qu'une “tentative de criminaliser le droit à la grève, de réduire l'autonomie de l'acteur syndical et de l'empêcher d'exprimer ses revendications”. L'objectif étant, d'après la déclaration du CLA, “de casser la mobilisation des enseignants… Elle qui rêve d'interdire le droit de grève et la liberté syndicale”. Le Conseil des lycées d'Alger en veut pour preuve le dialogue dont parle le ministre qui “perd sa pertinence” dès lors que “les revendications salariales, celles de la retraite et du statut de l'enseignant”, qualifiées pourtant de légitimes sont ignorées. “Le syndicat de Redouane Osmane est convaincu que l'objectif de la plainte déposée en référé contre les membres du Cnapest est d'obtenir la suspension de la grève à huis clos des tribunaux administratifs et de rogner ainsi par un acte répressif le droit de grève inscrit dans les lois de la République et les conventions internationales.” En conséquence, le CLA qui lutte pour la défense des libertés syndicales souligne qu'il ne se taira pas devant ces opérations d'intimidation des délégués syndicaux et appelle à une large mobilisation en solidarité avec les membres du Cnapest. Mieux encore, il exhorte les autres syndicats autonomes “à s'unir pour la construction d'un véritable front contre le bradage des libertés”. H. M.