Les bonnes dispositions à reprendre langue avec le pouvoir étant déjà clairement affichées par la majorité des délégués, le conclave d'aujourd'hui s'annonce comme une simple formalité. C'est aujourd'hui dans la soirée que se réunira l'interwilayas des archs à l'école hôtelière de Tizi Ouzou (INTHT) pour trancher la réponse à donner au chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a lancé, mardi dernier, un appel à la reprise du dialogue “pour aboutir à un accord global sur la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. Les bonnes dispositions à reprendre langue avec le pouvoir étant déjà clairement affichées par la majorité des délégués contactés à l'annonce de l'invitation, et ensuite par ceux qui ont eu à s'exprimer lors de la conférence de presse tenue mercredi dernier à Alger, le conclave d'aujourd'hui, et même d'ailleurs la décision qui sera prise, s'annonce comme une simple formalité mais inévitable, sachant que le fonctionnement de la structure des archs veut que toutes ses décisions soient prises dans des conclaves. En ce sens, les délégués auront certainement à débattre beaucoup plus des questions de forme, telles que la date de la reprise du dialogue et celle de la désignation de la délégation qui sera chargée de mener les négociations. La question des six incidences contenues dans le protocole d'accord signé en janvier 2004, et dont la plupart ne sont pas encore satisfaites, sera également abordée, selon certains délégués des archs qui estiment que celles-ci doivent être mises en application et aussi “réactualisées” avant l'entame de ce deuxième rond de dialogue. “L'incidence relative à la libération des détenus, par exemple, devra être élargie aux détenus du mouvement citoyen du sud et à Mohamed Benchicou, directeur du Matin”, dira Bélaïd Abrika. “On attend également les excuses de l'ENTV à propos des commentaires que celle-ci a faits lors de la marche du 14 juin 2001 à Alger”, rappellera-t-il au sujet des promesses faites par Ouyahia. Et ce, sans compter les deux incidences relatives à l'amnistie fiscale et au départ des “indus élus” considérées comme satisfaites, mais qui ne trouvent aucune application sur le terrain. Les délégués des archs comptent également réitérer, à l'occasion de ce conclave, l'exigence de la suppression de la voie référendaire pour l'officialisation de la langue amazigh. Sur cette question, point d'achoppement du dialogue entamé l'année passée entre le pouvoir et les archs, Bélaïd Abrika estime que “le pouvoir a dû revoir sa décision”. “Sinon pourquoi aurait-il lancé une nouvelle invitation au dialogue tout en sachant que le mouvement citoyen n'est pas prêt à céder sur cette revendication ?” s'est-il interrogé. Au sujet de la revendication concernant yennayer, Abrika la considère déjà comme “semi-satisfaite”. “Elle a fait l'objet des négociations lors du premier round de dialogue et elle a été acceptée par Ouyahia, seulement aucun accord n'a été signé du fait de la suspension des pourparlers”, expliquera-t-il. S. L.