Après trois conclaves, les délégués de l'interwilayas ont fini par se mettre d'accord sur la démarche à adopter sur la question de la reprise du dialogue avec le chef du gouvernement. Réunis vendredi soir à Tizi Rached, la centaine de délégués représentant les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Alger et Tipaza ont décidé d'interpeller Ahmed Ouyahia sur l'application du protocole d'accord signé en février dernier et sa position sur l'officialisation de tamazight. Dans une déclaration sanctionnant les travaux du conclave de Tizi Rached, l'interwilayas des archs estiment que le dialogue aurait pu régler définitivement la crise si le chef du gouvernement ne s'était pas entêté à « vouloir soumettre l'officialisation de la langue amazighe à un référendum ». Les délégués, qui depuis le discours d'investiture de Bouteflika, qui avait évoqué sa volonté de poursuivre les efforts en vue de régler la crise de Kabylie, se sont ingéniés à trouver dans les propos du Président et de son chef du gouvernement par la suite une invitation à la reprise du dialogue. Ils ont multiplié les réunions pour adopter une position claire. Lassitude Aujourd'hui, le mouvement des archs « réaffirme sa disponibilité à reprendre le processus du dialogue (...) en attendant les clarifications nécessaires et indispensables de l'option référendaire concernant l'officialisation de la langue amazighe et le retard accusé dans la mise en application des engagements consignés dans le protocole d'accord ». Les différentes coordinations des archs sont restées longtemps divisées entre les partisans d'une prise de contact direct avec Ouyahia et ceux qui préfèrent interpeller Ouyahia à travers une simple déclaration. A Tizi Rached, vendredi soir, il a fallu près de deux heures de débat pour convaincre les délégués d'Alger et Tipaza (favorables à l'envoi d'une délégation restreinte) à accepter la rédaction d'une simple déclaration d'interpellation. Alors que le chef du gouvernement a mis en application une partie seulement des engagements pris avec la délégation des archs, les délégués qui ne sont plus sollicités comme avant la présidentielle tentent de trouver le moyen de mettre Ouyahia devant ses responsabilités. Depuis le 8 avril, il n'y a eu aucun appel direct à la reprise du dialogue et aucun indice n'est venu montrer que le Pouvoir a changé de position quant à sa volonté de soumettre tamazight à un référendum. Gagnés par une certaine lassitude et démobilisés, les délégués des archs continuent à croire que Bouteflika et son chef du gouvernement sont disposés à satisfaire entièrement la plate-forme d'El Kseur ou du moins à s'engager à le faire. C'est dans cet ordre d'idée qu'a été rédigée la déclaration d'interpellation de l'interwilayas.