Au-delà de l'acquisition des connaissances, Nouria Benghebrit est décidée à rendre à l'école son rôle fondamental, à savoir celui d'enseigner les valeurs qui garantissent "la cohésion sociale et la pratique de la citoyenneté". En visite d'inspection et de travail, lundi à Ghardaïa, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affiché sa détermination à prémunir l'école du communautarisme. Après avoir fait halte dans plusieurs localités touchées en juillet dernier par les violences intercommunautaires, à savoir El-Atteuf, Métlili, Guerrara et Berriane, la ministre a réuni les cadres de son secteur et des représentants de la société civile pour discuter de son projet de réforme scolaire. Le débat a porté sur une vision à long terme et un travail en profondeur. Nouria Benghebrit a parlé, selon l'APS, de la nécessité de rendre à l'école son rôle fondamental dans "la consécration de la culture de la solidarité et de la cohésion sociale dans notre pays". La ministre a aussi abordé la question de l'acceptation et le respect de l'autre à travers "le renforcement de l'ancrage et la valorisation du patrimoine national, dans sa diversité linguistique". En somme, faire profiter l'école de la richesse linguistique et culturelle de l'Algérie plutôt que de continuer à en faire de ces atouts des facteurs de divisions citoyennes. Et pour ce faire, Nouria Benghebrit a expliqué qu'au-delà de l'acquisition des connaissances, l'école doit jouer cet autre rôle fondamental qui est celui de "l'acquisition et le renforcement des valeurs qui donnent un sens (...) à la pratique de la citoyenneté". C'est dans ce sillage que la ministre a beaucoup mis l'accent, selon toujours l'APS, sur "la généralisation de la pratique de la citoyenneté dans les écoles pour former le futur citoyen algérien". Et ce n'est pas pour rien si la ministre qui a visité un CEM en cours de réhabilitation à Berriane, saccagé lors des malheureux événements de juillet dernier, a insisté sur "la préservation des équipements pédagogiques et infrastructurels du secteur de l'éducation (qui) doit constituer pour l'ensemble une sacralité". C'est donc d'une école "sacrée" que Nouria Benghebrit a parlé, invitant enseignants et cadres du secteur à "inculquer à nos enfants ce principe fondamental". Toujours dans la même lancée, la ministre a mis l'accent, rapporte l'APS, sur "l'importance de la pédagogie et le rôle de l'enseignant dans sa classe, pour élever le niveau et offrir un enseignement exemplaire, garantissant l'égalité des chances aux élèves et améliorant la qualité de l'enseignement". En abordant la stratégie du secteur de l'Education à l'horizon 2030, Nouria Benghebrit a exhorté tous les partenaires à "s'impliquer pour surmonter les contraintes et les obstacles entravant le système éducatif". En clair, soutenir le travail de la commission de réforme de l'éducation, auquel s'opposent et veulent faire capoter les intégristes islamistes, les conservateurs baâtistes et autres ennemis du progrès et du savoir. Ceux-là mêmes qui ont détruit l'école algérienne, semant la haine et le communautarisme chez les écoliers pour sortir avec un projet de société sombre : le terrorisme pendant la décennie noire. M.M.