Après un long congé et une "démission" de la scène politique, les élus des deux chambres du Parlement, retrouvent, aujourd'hui, l'hémicycle à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne 2015. Des retrouvailles qui coïncident avec une rentrée frappée, cette fois-ci, du sceau de l'austérité... La présente session intervient aussi dans un contexte de crise, voire d'impasse politique avec, en toile de fond, le projet, en gestation depuis plusieurs mois, de la révision constitutionnelle et qui devrait, très probablement, être présenté au Parlement. Du coup, cette session automnale, même avec une législature des plus contestées de l'histoire du Parlement algérien, s'annonce ainsi riches en projets qui peuvent s'avérer déterminants pour l'avenir du pays. Le Parlement, réduit à une simple chambre d'enregistrements où les projets de lois passent souvent comme une lettre à la poste, souffre cruellement d'un déficit de crédibilité. Néanmoins, les projets de loi au menu de la session, notamment le projet de loi de finances 2016, intervenant dans un contexte de crise économique, et de la révision constitutionnelle, devront, toutefois, donner un peu de piment à la présente session. Les députés et les sénateurs qui traduiraient les positions de leurs chapelles au niveau de l'hémicycle viendraient avec des intentions bien arrêtées, qui pour chahuter le gouvernement, qui pour voler à son secours. L'opinion attend avec intérêt quelle serait la réponse de ces parlementaires à la politique d'austérité que le gouvernement entend consacrer dans la loi de finances 2016. Seront-ils, cette fois-ci, à la hauteur des espoirs que leurs mandants ont placés en eux ? Les représentants du peuple vont-ils pouvoir opposer leur "veto" face aux coupes budgétaires et à la restriction des dépenses publiques ou encore à l'annulation des projets de développement que déciderait le pouvoir exécutif dans le cadre de la prochaine loi de finances ? À présent que la position des quelques partis minoritaires présents à l'APN, à l'instar du PT et des trois partis islamistes, (Ennahdha, Islah, MSP), composant le groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte, (AAV), et du FFS est connue, il ne fait aucun doute que la validation des textes de lois au programme ne se fera pas dans la sérénité. En effet, ces entités parlementaires se déclarent foncièrement opposées au recours à l'austérité annoncée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. L'autre projet, également attendu pour cette session automnale, est celui relatif à la loi sanitaire. Ce projet n'est pas moins contesté par les partis sus-cités, notamment le PT qui y appréhende un texte législatif conçu pour "démanteler le secteur public de la santé". En plus de ses projets de loi plus au moins prévisibles, les rentrées sociale et scolaire qui s'annoncent sur fond de crise ne manqueront pas d'alimenter les débats des parlementaires. Néanmoins, "la grande explication" sera sur le projet de la révision constitutionnelle dont la première mouture confectionnée par les experts engagés par la présidence de la République, est déjà largement contestée. Reste à découvrir l'ordre du jour officiel de cette session parlementaire, qui sera arrêté juste après l'ouverture par le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, en concertation avec les bureaux des deux chambres et en présence d'un représentant du gouvernement. Une cérémonie à laquelle n'assistera pas Abdelkader Bensalah qui se trouve en mission officielle en Chine. F.A.