La rentrée politique s'annonce difficile pour le gouvernement Sellal. L'opposition, réunie au sein de la CLTD, l'exhorte à démissionner, après son aveu d'échec devant les walis. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), qui a renoué lundi avec ses conclaves, a dressé un sévère réquisitoire contre le gouvernement Sellal qui a reconnu samedi dernier, lors de sa réunion avec les walis, l'échec de sa gouvernance économique et politique. "L'échec avoué du pouvoir à gérer les affaires publiques de l'Etat et à tenir ses promesses électorales et son recours à des solutions de replâtrage n'est qu'une manœuvre pour gagner du temps et une aggravation de la crise au lieu d'assumer la responsabilité de l'échec et démissionner", mentionne la résolution finale ayant sanctionné la réunion de la CLTD au siège du parti Ennahda. Tout en rappelant qu'elle reste toujours fidèle à la plateforme de Mazafran comme solution pour sortir de la crise, la Coordination renouvelle, face à la gravité de la situation, son appel à l'urgence d'une solution politique à laquelle participerait l'ensemble des forces politiques et sociales vives du pays. "L'opposition confirme, encore une fois, qu'elle a présenté depuis la conférence de Mazafran une feuille de route pour préserver le pays des dangers qui le guettent aujourd'hui, du fait de l'entêtement qui a caractérisé les comportements du pouvoir qui appelle à présent à une large solidarité, alors que l'Instance l'a préconisée et a invité à la concrétiser à travers une transition démocratique négociée entre les différentes composantes de la société", note encore la résolution de la CLTD qui insiste, par ailleurs, sur le risque de précipitation des situations politique, sociale et économique du pays à cause "de la paralysie totale et de la démission de la pyramide institutionnelle". Au plan purement économique, la CLTD se déclare opposée au recours de nouveau à l'endettement extérieur. "L'Instance alerte sur les retombées du recours de nouveau à l'endettement extérieur, après que l'Etat eut vidé le Trésor public dans des projets fictifs et des programmes qui ne sont soumis à aucun contrôle, d'où la dilapidation financière et la déliquescence administrative dont le citoyen paie seul le prix aujourd'hui, tant en matière de services publics, de santé, d'emploi et de retraite... ce qui conduit à hypothéquer la souveraineté de l'Etat, ses richesses et ses décisions politiques." Ces alertes consignées, la CLTD informe qu'elle entreprendra une série d'activités politiques publiques. Depuis sa constitution jusqu'au début de l'été, la Coordination a organisé plusieurs conférences thématiques. Non sans difficulté, puisque l'administration, donc l'autorité politique a souvent refusé de lui délivrer les autorisations nécessaires. S. A. I.