Le message de M. Hamidou, qui a fait montre de sa ferme détermination à changer l'ordre des choses, paraît clair. La récréation est terminée. Il faut remettre la wilaya de Biskra en marche. Mohamed Hamidou, nouveau wali de Biskra, a présidé hier sa première réunion officielle avec les directeurs de l'exécutif, les chefs de daïra, les présidents d'APC et le président de l'APW. Le nouveau patron de l'exécutif a choisi d'entamer son intervention sur des carences qu'il a recensées depuis sa prise de fonction. "Le relâchement doit être banni à jamais dans cette wilaya, où le processus de développement vit au ralenti. Il est inconcevable que seulement 6% des crédits aient été consommés au 1er semestre 2015, alors que beaucoup de choses auraient dû avancer", dira-t-il. Et d'ajouter : "Celui qui est là pour gérer sa carrière doit aller le faire ailleurs. Nous sommes au service du citoyen biskri. L'administration tout comme les élus sommes obligés d'assumer nos responsabilités envers le citoyen local." Abondant sur le même volet de relation avec les citoyens, le wali a mis le doigt sur une anomalie qui, bien qu'inscrite dans les prérogatives des chefs de daïra, a été mise au placard au niveau local, à savoir la réunion régulière des services techniques de la daïra. "Désormais, je veux un PV de réunion tous les 15 jours, gérer c'est prévoir", martèlera-t-il. Et de poursuivre : "N'attendez pas que le citoyen barre la route pour aller dialoguer avec lui." Rappelant les principes de démocratie participative, il a exigé des chefs de daïra d'organiser des réunions avec les membres de la société civile et de les consulter en cas d'investissement nouveau dans leur commune. M. Hamidou a en outre demandé à tous les responsables de renseigner la presse sur tout ce qui a trait au développement local. "Nous n'avons rien à cacher, que les choses soient positives ou négatives, il faut en parler avec la presse", dira-t-il en ajoutant : "Le journaliste est un partenaire dans le développement et non un ennemi." Voulant s'impliquer à fond dans le développement d'une wilaya qui, selon lui, aurait dû aspirer à mieux, le nouveau wali avertira son exécutif que, juste après la rentrée, "je vais reprendre les dossiers secteur par secteur en votre présence et mettre à jour les difficultés rencontrées et des solutions doivent être trouvées sur place. Il faut vous remettre en question et choisir de nouvelles stratégies pour sortir de la léthargie et des rapports maquillés, il faut gérer dans la transparence. Les programmes communaux de développement qui ne sont pas consommés seront transférés vers d'autres communes plus actives." Le wali a également donné ordre aux chefs de daïra et présidents d'APC de lui remettre "sous quinzaine" la liste des futurs bénéficiaires des 2500 logements ruraux déjà lancés. Rappelant les nouvelles règles de l'investissement, désormais simplifiées avec la dissolution du Calpiref, le nouveau wali a recommandé aux 33 APC de délimiter les zones agricoles, touristiques et industrielles aux fins de créer un équilibre dans le développement au sein de la wilaya et attirer l'investisseur "d'où qu'il vienne". Le wali définira, par ailleurs, les critères d'évaluation de ses collaborateurs par "la richesse produite au sein de la wilaya, le nombre d'emplois ouverts effectivement et la qualité du travail". Hygiène et cadre de vie À la veille de l'accueil de la tripartite qui doit se dérouler le mois prochain à Biskra, le wali abordera un point noir : l'hygiène publique. "Je me sens mal à l'aise de parler de telles choses aujourd'hui. Les APC doivent s'impliquer dans la propreté de leur commune, une propreté non conjoncturelle mais durable dans le temps et dans l'espace." Le wali parlera de chiens errants, d'espaces verts abandonnés, de la lutte contre la leishmaniose et autres maux qui étouffent le citoyen biskri dans son quotidien. À la suite de ce survol des carences dans le développement et des réflexes de relâchement qui ont causé des retards incalculables dans leur réalisation tels les groupes scolaires, l'extension de l'aéroport international, ou encore le théâtre régional, le wali passera la parole au responsable du secteur éducatif pour avoir une idée de ce que sera la rentrée du 6 septembre. Trois nouveaux lycées et deux CEM s'ajouteront au parc des établissements scolaires de la wilaya qui englobe 47 lycées, 355 écoles primaires et 125 CEM où seront accueillis plus de 190 000 élèves et où les problèmes de surcharge, de la double vacation, du manque de locaux pour les cantines et du transport scolaires demeurent encore posés. Le message de M. Hamidou, qui a fait montre de sa ferme détermination à changer l'ordre des choses, paraît clair. La récréation est terminée. Il faut remettre la wilaya de Biskra en marche. H.L.