Du nouveau pour la rentrée scolaire. La ministre de l'Education nationale, qui a réuni ses directeurs de wilaya en prévision de la prochaine rentrée, le 6 septembre, a annoncé que l'enseignement préscolaire sera «généralisé» sur tout le territoire national. La généralisation du préscolaire est l'une des mesures que compte prendre la ministre depuis sa prise de fonction. Mme Benghebrit, dont l'un de ses axes de recherche au Crasc était justement l'éducation préscolaire, a annoncé, en fin d'année dernière, que cet enseignement «sera généralisé dans les écoles publiques, privées et coraniques et dans les crèches relevant des entreprises économiques durant l'année scolaire 2016-2017». Cette mesure vise à permettre «à tous les enfants de bénéficier» des mêmes chances de réussite aussi bien dans les établissements scolaires publics que privés ou dans les écoles coraniques et les crèches relevant des entreprises économiques. La répartition de cet enseignement n'est pas la même d'une région à une autre : dans certaines wilayas, l'enseignement préparatoire est assuré à 100%, contre 25% dans d'autres, a indiqué la ministre qui a appelé, à l'occasion, ses directeurs de l'éducation à consentir davantage d'efforts pour généraliser les classes préscolaires en 2017. Autre mesure annoncée : l'élargissement de l'enseignement de tamazight dans 20 wilayas contre 11 auparavant. Le ministère de l'Education nationale et le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) ont signé, en février dernier, un accord de partenariat pour la promotion de la langue amazighe. Objectif : «Agir par des mesures particulières au sujet de l'enseignement de tamazight dans toutes ses variantes, à son amélioration et sa prise en charge à travers le territoire national.» Quel instrument mettre en place ? Une commission technique de suivi commune, composée de spécialistes, linguistes et pédagogues, proposée par le HCA (8) et le ministère de l'Education (7), a été installée avec pour mission de «discuter d'observations relevées sur le terrain quant aux difficultés d'ordre objectif ou subjectif faisant obstacle à l'attractivité et l'avancée de l'enseignement de tamazight aux plans qualitatif et quantitatif». Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, qui a salué l'engagement de Mme Benghebrit, a indiqué, dans un entretien à El Watan, que la généralisation de l'enseignement de tamazight, telle que préconisée par son institution, doit être progressive et menée sur deux plans en parallèle : une extension horizontale et une autre verticale assurant une continuité de l'enseignement de tamazight dans les mêmes cycles et entre les cycles dans les 11 wilayas ainsi qu'une extension géographique qui retient le principe d'aller au-delà de ce nombre. Mme Benghebrit a souligné devant ses cadres que son ministère œuvrera à relever trois défis lors de l'année scolaire 2015-2016 : «L'équité et l'égalité des chances pour tous les élèves et le principe de citoyenneté et de qualité dans l'enseignement.» Un minimum de 32 semaines La ministre compte s'attaquer à un problème épineux : le nombre d'heures d'enseignement. Mme Benghebrit a ainsi évoqué la rationalisation, à partir de la prochaine rentrée, de la gestion du volume horaire scolaire en assurant un minimum de 32 semaines d'activité effective. Les élèves algériens font face à une instabilité chronique due aux grèves cycliques. «Le total des jours et des semaines perdus depuis dix ans» a engendré «une perte sèche de deux ans. En fin de cursus moyen ou secondaire, les élèves algériens sont l'objet d'un déficit de deux ans par rapport aux élèves de la région ou du monde», a annoncé Farid Benramdane, chargé de la pédagogie au ministère, contacté par El Watan. Mme Benghebrit a annoncé la promotion des filières mathématiques et des langues étrangères et l'encouragement de la création d'associations de parents d'élèves au niveau de tous les établissements scolaires. L'accent sera mis également sur l'accompagnement des élèves et leur consultation sur les solutions à apporter aux problèmes du secteur. La formation n'est pas en reste dans ce «pacte» (le mot est de la ministre) qui sera mis en place à la prochaine rentrée. La «formation sera axée sur un constat des problèmes existants, autrement dit il s'agira de l'étude et l'analyse des erreurs de l'élève durant l'année scolaire, notamment durant les examens, une approche adoptée par d'autres pays», a indiqué Mme Benghebrit. S'agissant de la consécration de la citoyenneté, la ministre a rappelé que l'identité algérienne sera «présente» dans les ouvrages scolaires à travers des extraits d'écrivains et auteurs algériens, en plus des visites culturelles aux sites historiques conformément aux accords conclus avec le ministère de la Culture. Mme Benghebrit, qui a fait face ces dernières semaines à une levée de boucliers consécutive à l'annonce de l'introduction des langues maternelles, a invité tous les cadres de son secteur à s'«engager pleinement» autour de ce qu'elle a appelé le «pacte éducatif» en vue de préserver l'école et l'intérêt de l'élève. Plus de 8 112 000 élèves répartis sur les trois paliers (primaire, moyen et secondaire) sont concernés par la rentrée scolaire 2015-2016.