Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, a affirmé, lundi, que les travaux de réalisation des tronçons restants de l'autoroute Est-Ouest devraient être achevés fin octobre prochain. Et de préciser que "la totalité de l'autoroute Est-Ouest (1 216 km) de Tlemcen jusqu'à Skikda, Annaba et la frontière tunisienne sera achevée vers la fin octobre à l'exception du tronçon situé au niveau de Lakhdaria" (Bouira), toujours en cours de réhabilitation. L'optimisme du ministre est intrigant, sachant que sur tout le tracé ouvert à la circulation, des travaux de réfection se poursuivent. À l'Est, comme à l'Ouest, les automobilistes sont obligés, tous les jours, de slalomer à travers les multiples déviations et de prendre leur mal en patience. Dire que l'ensemble des travaux de réfection serait achevé d'ici à un mois, c'est faire un pari fou, sachant les lenteurs et, parfois, la complexité des travaux. La quasi-totalité du tracé a nécessité des travaux de réfection, reposant sérieusement la question de la qualité du travail fourni par les entreprises chinoise et japonaise, et sachant que ces réfections ont été réalisées par des entreprises algériennes, augmentant considérablement les coûts de cette autoroute, sans doute la plus chère au monde, il est à se demander pourquoi les autorités chargées du suivi de ce chantier ont fermé les yeux sur ces malfaçons et comment ont-elles consenti à dépenser davantage pour réfectionner les parties défectueuses ? L'exception du tronçon Bouira-Lakhdaria a, cependant, été soulignée par le ministre des Travaux publics. Ce tronçon, qui connaît un très grand problème de glissement de terrain, nécessite des travaux "très complexes" qui peuvent durer jusqu'à mai ou juin 2016, a-t-il expliqué. Même là, le délai risque d'être dépassé, en raison de la dégradation avancée de cet axe routier très fréquenté. Mais, ce ne sont pas uniquement les travaux de réfection et de confortement qui risquent encore de traîner. Il existe encore des axes non encore achevés sur le tracé initial. L'épineux chantier de Djebel El-Ouahch devrait connaître une solution de rechange, en attendant le règlement définitif du conflit avec les Japonais de Cojaal et la reprise du fameux tunnel (ou son abandon pur et simple ?). L'option choisie est le contournement de Djebel El-Ouahch, entre Constantine et Skikda, sur une distance de 13 km. Le tronçon devrait être livré vers fin octobre prochain, selon le ministre des Travaux publics. Le conflit avec Cojaal bloquait, également, le tronçon reliant Drean à la frontière tunisienne, en passant par El-Kala. Ce tronçon n'avait pas connu d'avancement du tout. Cela dit, le projet devrait prendre encore du temps, surtout pour la réalisation des différentes pénétrantes devant relier l'autoroute aux principales villes limitrophes, mais aussi, et surtout, pour la réalisation des aires de péage dont aucune n'a encore vu le jour. Autant dire que le chantier devrait rester encore ouvert, avec tous les coûts supplémentaires que l'on imagine, prouvant, si besoin est, tout l'amateurisme qui a présidé à sa programmation, son lancement, son suivi et sa réception.