Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a finalement décidé de réunir les représentants de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A). Cette rencontre, très attendue depuis plus de cinq mois, aura lieu lundi prochain. Elle constitue une véritable opportunité pour débattre de la situation qui prévaut actuellement dans le marché de l'automobile en Algérie, notamment marquée par le blocage des importations, la menace qui pèse sur les emplois, mais aussi les projets d'installation des usines de montage et de fabrication de voitures en Algérie. Mardi dernier, lors d'une réunion marathon, les membres de l'AC2A ont exprimé leurs craintes quant au devenir de leurs activités et sur le silence des pouvoirs publics quant au climat morose qui touche de plein fouet l'activité des concessionnaires. D'ailleurs, ces derniers comptent prendre la décision de ne pas participer aux prochains salons des véhicules utilitaires et industriels d'Alger et au salon annuel d'Oran (Autowest). Du coup, cette réunion sera l'occasion de clarifier, point par point, cette délicate situation. Mais le ministre aurait également retenu le principe, selon nos sources, de faire participer à cette rencontre les concessionnaires multimarques (près de 180 représentants). Ces derniers, non affiliés à l'AC2A, se sont constitués en association et ont fait valoir leurs droits auprès du ministère de l'Industrie pour exprimer, eux aussi, leurs préoccupations. Cet état de fait, accepté par les uns, mais pas par les autres, risque de faire échouer cette réunion au sommet. Pour cause, les concessionnaires automobiles, toutes tendances confondues, s'échangent, via des médias interposés, plusieurs reproches, dont la concurrence déloyale et l'absence des critères dans l'exercice de l'activité du concessionnaire et la vente des véhicules neufs. Autrement dit, l'ordre du jour de la réunion de lundi prochain risque d'être compromis. Autre point que M. Bouchouareb voudrait éluder, lors de cette rencontre, ce sont les projets d'installation des usines de voitures par les concessionnaires nationaux. En ce sens, on apprend de sources bien informées que certains patrons de concessions ont formellement saisi M. Bouchouareb pour discuter de ces projets, d'autant qu'ils se sont engagés sur la base du cahier des charges qui oblige les concessionnaires à développer une activité industrielle. Mais à ce jour, aucune suite n'a été donnée à leurs requêtes. F.B.